Midi Olympique

« Je suis prêt à assumer ce rôle »

FRANÇOIS CROS - Troisième ligne PRESSENTI PARMI LES CAPITAINES CETTE SAISON, IL EST CONSCIENT QUE SA GÉNÉRATION DOIT PRENDRE SES RESPONABIL­ITÉS.

- Le Propos recueillis par J. Fa.

groupe toulousain est au complet ou presque en Andorre. Quelles sont vos sensations ?

J’étais impatient de le retrouver, de découvrir les nouvelles têtes. Il est important, chaque début de saison, d’apprendre rapidement à se connaître sur le terrain et en dehors, à passer du temps ensemble. Ce stage vient à point nommé. Aussi pour commencer à travailler dans le détail. Le championna­t va vite arriver, avec deux sorties à Lyon et Grenoble d’entrée. Pas question de gaspiller quoi que ce soit, il faudra être prêt.

Après une saison encouragea­nte, la déception du barrage perdu à domicile fut-elle vite évacuée ?

Être éliminé, subir une déconvenue, n’est jamais facile à accepter mais fait partie du sport. Il faut savoir réagir, tirer les enseigneme­nts des erreurs passées. C’est ce qu’on a fait, et on continue à s’appuyer sur ce qui a bien fonctionné l’an dernier. Mais il fallait aussi identifier les raisons de notre échec, les diagnostiq­uer puis surtout trouver les moyens de les gommer. Le staff a réalisé un gros boulot làdessus et nous a amené les preuves, les statistiqu­es, les images. On sait pourquoi Toulouse est passé à travers sur ce match et à nous de faire en sorte que ça ne se reproduise plus.

La relance était pourtant réelle et la dynamique positive…

Il faut la poursuivre. Mais c’était presque simple de rebondir l’an passé. Quand tu tombes à la douzième place, tu ne peux que réagir… Maintenant, cette équipe a montré qu’elle pouvait finir troisième du Top 14. À nous de conserver ce standard et, pourquoi pas, aller chercher mieux. Dans mon esprit, terminer plus bas cette saison serait une contre-performanc­e.

Le staff a évolué. Que change l’arrivée de Régis Sonnes ?

C’était une réelle volonté du club de renforcer le staff technique. Régis arrive avec un regard extérieur, même s’il a été un grand joueur du Stade toulousain, un oeil neuf, une nouvelle façon de travailler. Il apporte son expérience, notamment de l’étranger. C’est intéressan­t. Pour ma part, j’apprends à le connaître depuis deux semaines. Du peu que j’en ai vu, je sais que ce sera bénéfique pour nous.

Beaucoup de cadres sont partis ces deux dernières années et le staff a indiqué que le choix du ou des capitaines se ferait lors du stage. Vous avez déjà assumé cette responsabi­lité et votre nom revient naturellem­ent quand on parle de leader en puissance…

Étant donné que je me sens bien au sein du groupe, que je le vis bien, je pense que c’est un rôle que je suis prêt à assumer. J’ai toujours tendance à dire que ce sont davantage les joueurs qui choisissen­t le capitaine plutôt que lui qui se proclame. Donc, si la tâche m’est confiée, j’en serais bien sûr très heureux. Après, à partir du moment où le collectif est fort, où les hommes s’entendent bien, le capitaine a un rôle mineur. Chacun doit prendre sa part dans la volonté de faire avancer l’équipe.

Ce leadership, vous l’avez eu dans toutes les équipes jeunes, au Stade toulousain ou en sélection. Cela aide-t-il aujourd’hui ?

Oui et non. Il ne faut pas s’enflammer ou croire que, parce qu’on a été capitaine dans les équipes jeunes, on le sera chez les profession­nels. Évidemment, c’est bénéfique dans le contact avec les arbitres. Pour les joueurs qui m’ont connu comme capitaine chez les jeunes, je sais qu’ils ont confiance en moi. Mais d’autres sont plus âgés, et la légitimité est plus dure à trouver avec eux. Bon, je vis avec ces mecs-là depuis trois ou quatre ans et tout se passe très bien jusqu’à présent. Je reste persuadé qu’il est important que plusieurs éléments de l’équipe se dégagent, afin de ne pas compter sur une seule personne en termes de responsabi­lités.

Surtout que votre génération, que l’on a considérée comme la relève du club, doit prendre en quelque sorte les clés du camion…

C’est certain. Des cadres nous ont quittés et il y a forcément eu un petit remaniemen­t au niveau des leaders. Mais cela doit se faire naturellem­ent, pas de manière imposée par le staff. Sinon, cela peut nuire à la progressio­n de notre équipe. Effectivem­ent, nous sommes quelques jeunes à prendre confiance à l’intérieur de cet effectif, à aimer y vivre et donc à avoir nos marques. Pourvu que ça dure et, encore une fois, si le groupe l’accepte, ça ne peut que marcher.

Vous pourriez être leader dans un groupe où va évoluer le double champion du monde all black Jerome Kaino, dont l’arrivée est prévue la semaine prochaine. Quand on joue troisième ligne, quel effet cela procure-t-il ?

C’est toujours un immense plaisir d’évoluer avec des joueurs comme lui. À mon poste et au Stade toulousain, j’ai eu la chance d’en avoir côtoyé de très grands, comme Thierry Dusautoir ou Imanol Harinordoq­uy. Apprendre auprès d’eux est un privilège. Il me tarde que Jerome soit là. Et je crois qu’il vaudra mieux l’avoir avec nous que contre nous (sourires).

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