TOUS COMPLICES
HONNEUR LES LANDAIS VIVENT LEUR RUGBY À L’ABRI DE LA GROSSE ACTUALITÉ ET ÇA LEUR VA BIEN. LA PREUVE, ILS VIENNENT DE S’OFFRIR UNE SUPERBE SAISON.
Jeunesse sportive Labouheyre. Ça vous parle ? Je devine votre moue dubitative. Pourtant, le club landais mérite toute la considération du milieu, comme ils disent en parlant de l’industrie cinématographique. En vérité, la super saison dernière de la JSL n’est pas du cinoche. Sa bagarre tout en haut de la poule Honneur de la Côte d’Argent était bien réelle. Nous ne le savions pas mais en interne, les Bouheyrots s’étaient lancé le défi de conquérir, et donc conserver, le dernier bouclier territorial avant l’avènement de la Nouvelle-Aquitaine. C’est dire la confiance qui les habitait. Stabilité de l’effectif, pas d’argent mais énormément d’affect, la recette est mijotée par David Gobel, installé il y a dix ans à la présidence d’un club alors en Deuxième Série, et tous ceux qui l’entourent animés du même désir de cultiver l’esprit de clocher dans un village de 2 800 âmes. Que 90 % des feuilles de match soit constituées d’éléments issus du sérail répond donc à une certaine logique. Une autre conséquence de ce contexte nous est révélée par David Gobel : « La forte complicité entre le président et les joueurs est indispensable. Il n’y a plus de hiérarchie, c’est une famille. Si nous avions un modèle, ce serait Tyrosse. » Pour que l’embellie perdure, l’entente BornHaute-Landes constituée des jeunes (école de rugby à juniors) de Labouheyre et Mimizan doit continuer de produire. Ce qui n’empêche pas le président de prophétiser : « À un certain moment, les fusions de clubs seront inévitables pour faire face à l’évolution. »
PREMIÈRE ASSO DE LA COMMUNE
La JSL n’en est pas là. Si le train de la Fédérale 3 venait à s’arrêter en gare de Labouheyre, elle monterait à bord, pour le plaisir de vivre une aventure humaine, mais son niveau actuel lui convient. Et le président se projette : « Cette compétition dans une poule de la nouvelle Ligue nous donne du peps. C’est un nouveau challenge avec l’objectif de nous qualifier pour la demi-finale. Nous voulons vivre l’ambiance des phases finales, c’est culturel dans notre commune. Ce serait sympa de jouer ce nouveau titre mais cela va être très compliqué. » Parmi les raisons d’y croire, notons trois renforts qui bataillaient en Fédérale 2 : l’attaquant-buteur Julien Prat (Saint-Paullès-Dax) et le deuxième-troisième ligne Bouniol (Hagetmau). Un troisième larron sera annoncé. Rejoints à la présidence par Nicolas Raucoule auprès du vice-président Benoît Brun, David Gobel et les dirigeants ont veillé à ne pas déstabiliser le groupe par un recrutement intempestif. Ambition et respect sont conjugués au présent ce qui convient parfaitement aux coachs Julien Van Dels (avants) et Thierry Gonzalez. Il était cependant nécessaire d’injecter après dix années fructueuses un peu de sang frais autour du capitaine Cyril Laoué. Pour le reste, la JSL compte sur la force indéniable de son bénévolat. « À Labouheyre, le rugby est la première association de la commune. C’est une culture à défendre et à préserver. Nous ne devons pas décevoir pour éviter que les excès de la passion ne s’invitent. Cela fait partie du charme de notre club et ça nous fait avancer. » Tout donner, ne rien regretter, faire la guerre ensemble, les formules locales traduisent la force de l’engagement exigée.