Midi Olympique

Défense de rire

- A. B.

« Ils ne sont pas drôles et vont emmerder plus d’une équipe. » Voilà qui a le mérite d’être clair. Entre sourire et agacement, Xavier Péméja, le manager de Nevers a rendu hommage aux joueurs du RC Massy-Essonne vainqueurs des siens, quelques minutes plus tôt. Cette victoire, rares étaient ceux qui auraient parié dessus après vingt minutes de jeu. Durant ce laps de temps, les Massicois n’ont pas vu le ballon, monopolisé par les Neversois. Vingt minutes passées à subir les charges d’une équipe bien plus dense, « plus monstrueus­e » dixit le manager Didier Faugeron. Vingt minutes à plaquer sans cesse. Sans ne jamais rien lâcher. « C’est dans notre ADN, soulignait après la rencontre le troisième ligne centre Costinel Gorcioaia. Le groupe a peu évolué depuis trois ans et notre projet est toujours le même. Sauf que notre organisati­on progresse. » Avec une franche réussite.

Face à Nevers, les joueurs du trio Faugeron-Larousse-Gonin n’ont que très peu été franchis en première intention. Certes, leur premier rideau défensif a parfois cédé sous la puissance et la vitesse de l’adversaire. Sauf que. La circulatio­n défensive des Massicois est au point, la couverture des deuxième et troisième rideaux assurée. À l’image de ce franchisse­ment net de l’ailier neversois Raisuqe qui aurait dû conduire Nevers à un essai (44e). Surgi de son aile opposée, l’ailier Bituniyata annihilait l’offensive par un retour salvateur. « Notre état d’esprit, c’est la force de notre groupe, souligne le talonneur Youri Delhommel. Quand un mec se loupe, il y en a toujours un autre pour rattraper le coup. » « On travaille beaucoup depuis l’an passé là-dessus, reprend Faugeron. Nous n’avons pas l’effectif des autres clubs, ni les moyens, ni les qualités physiques, on cherche donc des solutions ailleurs. » D’abord, l’état d’esprit. Ensuite, une organisati­on bien huilée.

C’est ainsi que Massy s’est imposé face à Nevers. Après avoir beaucoup défendu, les joueurs de la région parisienne se sont montrés ultra-réalistes. Et comme pour mieux démontrer qu’à Massy on aime cultiver les paradoxes, Desassis et ses partenaire­s, ressemblan­t à des juniors à la sortie du vestiaire comparativ­ement aux joueurs de la Nièvre, ont inscrit trois essais nés de ballons portés. « C’était déjà une de nos forces l’an dernier, souligne Benoit Larousse, l’entraîneur des avants. Ils nous attendaien­t là-dessus et ont constammen­t cherché à nous déstructur­er. »

Mais là, encore Massy a trouvé des solutions. À l’image de el’essai inscrit par l’ailier Benjamin Dumas venu se proposer dans le fermé (55 ) derrière un maul improducti­f. Vraiment pas drôle, ces Massicois. Au point de s’interroger sur leurs réelles ambitions dans cette Pro D2…

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