« Encore plus de respect pour le métier »
RORY TEAGUE - manager de l’UBB CONFORTÉ À LA TÊTE DE L’ÉQUIPE PAR LAURENT MARTI, L’ANGLAIS REVIENT SUR LA PRÉPARATION INTENSIVE QU’ONT SUBIE LES JOUEURS CET ÉTÉ ET ÉVOQUE LES CHANGEMENTS DE CAP DU CLUB.
Quelle fut l’idée maîtresse de votre préparation ?
Une préparation physique adaptée au Top 14, un championnat mais qui demande des qualités physiques et mentales hors norme. Un peu de distance longue, distance courte, changements de directions, changements de vitesse. Accélérations, décélérations, vitesse maximum…. Le fait nouveau, c’est qu’on ne peut plus travailler dans un seul sens comme on le faisait auparavant, à cause des congés, des arrivées différées. On doit faire un peu tout en même temps, physique et technique. Si on devait résumer, on dirait qu’on se focalise sur les déplacements et la vitesse, mais parallèlement Heini Adams fait travailler les skills, Broke James les lancements de jeu, Luke Narraway les fondamentaux en maul et en touche, et Jean-Baptiste Poux pour la mêlée. Joe Worsley est en train d’opérer des changements dans notre système de défense.
On a l’impression que la préparation athlétique est votre souci premier…
Je crois que le club n’avait pas une culture assez forte du travail physique. L’UBB a su se créer une histoire depuis sa création et je pense qu’avec ce travail, il peut franchir un cap.
À vous entendre, on vraiment l’impression que vous désirez instaurer une culture nouvelle à Bordeaux…
Notre idée, c’est que les joueurs aient encore plus de respect pour leur métier. Ça concerne la récupération, la nourriture, la qualité d’entraînement, la rigueur nécessaire qui fait la différence.
Quel sera le rôle de Pierre Austruy, le nouveau directeur de la performance ?
Il aura un rôle de planificateur pour que le travail du staff soit le plus efficace possible, que nous gardions notre cap. Il va se concentrer sur la réathlétisation des joueurs, sur la façon aussi de protéger le corps des joueurs.
Voulez-vous éviter le fameux « passage à vide » de janvier-février auquel le club semble abonné ?
C’est un challenge entre les joueurs. Nous avons en place des exercices pour aborder les moments difficiles, pour que les joueurs puissent faire face aux moments critiques sur le plan mental et sur le plan physique. Nous avons travaillé sur les questions de récupération, avec une planification plus précise. Plus d’attention à la nourriture, à la cryothérapie, aux bains froids et chauds. Nous travaillons sur le fait que tous les joueurs n’ont pas besoin de la même récupération. Chaque joueur, doit bien connaître son corps.
Quid de Luke Narraway, votre nouvel adjoint chargé des avants ?
Je suis proche de lui, je ne peux pas le nier. Nous sommes du même club, Gloucester. Quand il était joueur à Perpignan, il annonçait les touches en français. Je crois qu’il a toutes les qualités pur ce poste. Avec Brock James à qui j’ai confié l’entraînement des lignes arrière, nous allons faire du bon travail.
Pourquoi avoir travaillé avec un entraîneur de sport de combat ?
L’objectif, c’est d’avoir des joueurs qui se mettent debout plus vite que l’adversaire. Nous tombions trop facilement au sol la saison dernière. Nous avons travaillé le « reload » pour être plus efficace quand nous sommes en bas. Mais ça, c’est une première chose. Ensuite, il faut savoir se replacer le plus vite possible, savoir où aller tout de suite. C’est un aspect très important.
Quels sont les joueurs qui vous le plus impressionné en ce début de saison ?
J’ai envie de citer trois noms spontanément, Afa Amosa chez les avants, Matthieu Jalibert, chez les trois quarts. J’ai l’impression qu’ils vont faire une bonne saison. Mais il y a aussi Jefferson Poirot, notre pilier international. Je le trouve très très fort.