Bourgarit de Auch jusqu’au Japon ?

Pierre Bourgarit est un Ovni. En juin 2017, il fêtait un titre de champion de France de Fédérale 1B avec Auch. Un an plus tard, il honorait sa première sélection avec le XV de France à Wellington contre les All Blacks. Rien que ça. Ce soir-là, au Wespac Stadium, il inscrivait même un essai… refusé malheureusement à la vidéo par un arbitre bien plus que tatillon. « Vous vous rendez compte de ce qu’il a accompli ?, s’enthousiasmait le sélectionneur Jacques Brunel. C’est incroyable. Je suis allé le voir à la fin du match pour lui dire que moi je lui accordais cet essai. » Vous l’avez compris, difficile de trouver un parcours plus fulgurant, plus surprenant. Les mauvaises langues diront toujours que ce gamin formé à Gimont a profité de la mise à l’herbage du capitaine Guilhem Guirado pour s’envoler en direction du pays au long nuage blanc. Mais quand même… Avant de s’inviter chez les Bleus, l’ancien Auscitain, alors entraîné en équipe B par Grégory Menkarska, a d’abord trouvé au Stade rochelais un terrain d’expression idoine. Son profil de joueur dynamique s’est inscrit dans le projet de jeu mené jusquelà par Patrice Collazo et Xavier Garbajosa. Et son temps de jeu a augmenté au fil de ses performances convaincantes. Au point d’afficher seize présences sur les feuilles de match de Top 14 pour un total de 642 minutes passées sur le terrain. Évidemment, ce jeune joueur de 20 ans reste perfectible. La qualité de ses lancers demeure incertaine, ce qui a coûté cher parfois à son équipe, notamment en Champions Cup. Et puis, se pose la question de sa capacité à enchaîner les saisons au plus haut niveau. La fraîcheur et l’effet de surprise ne seront plus au rendez-vous à la fin de ce mois d’août. Lui-même se disait fatigué à l’issue de la tournée en Nouvelle-Zélande. Logique. Seulement, si Pierre Bourgarit parvient à conserver ce même rendement au cours de la saison prochaine, il pourrait bien connaître une belle surprise quand viendra l’heure de s’envoler en direction du Japon pour la Coupe du monde. L’enthousiasme du sélectionneur à son égard n’est pas passé inaperçu de l’autre côté de la planète. Guilhem Guirado et Camille Chat semblent indéboulonnables, mais une troisième place est à prendre. Adrien Pélissié, décevant en Nouvelle-Zélande, a peut-être laissé passer sa chance. Les autres candidats ne sont pas légion. Brunel garde un oeil sur le talonneur de Pau Quentin LespiaucqBrettes, présent en Nouvelle-Zélande avec les Barbarians. Mais à tout dire, Bourgarit au Japon pour le prochain Mondial, c’est franchement possible. On parie ?