Midi Olympique

SUR UNE VOIE APAISÉE

AVEC UNE NOUVELLE ÉQUIPE À SA TÊTE, YANNICK BRU AUX COMMANDES SPORTIVES, L’AVIRON REMET LES COMPTEURS À ZÉRO. ET VOUDRAIT ENFIN VIVRE UNE SAISON DANS LA SÉRÉNITÉ.

- Les Bayonnais Martin Bustos Moyano et Emmanuel Saubusse (au premier plan) font partie des cadres sur lesquels Yannick Bru et son staff vont pouvoir compter. Par Edmond LATAILLADE

L’Aviron bayonnais a-t-il trouvé la stabilité ? Après les divers épisodes du rapprochem­ent avorté avec Biarritz en 2015, les tensions avec Francis Salagoïty, président de ces trois dernières années, les velléités de Richard Dourthe lorgnant la direction du club, soutenu par certains supporters, c’est finalement une nouvelle équipe qui se voit chargée de le conduire vers une voie apaisée. Pierre-Olivier Toumieux, président du conseil de surveillan­ce, a pris la tête du club au mois de mars dernier, épaulé par Philippe Tayeb, président, lui, du directoire. Et ce dernier, ancien joueur du club qui avait terminé sa carrière en 2000, partenaire depuis huit ans, a pris le taureau par les cornes et s’est attelé à bâtir la nouvelle saison. Pas facile dans un tel contexte, alourdi aussi par une situation financière fragile. Mais l’Aviron, fatigué certaineme­nt de ses luttes intestines, fait corps derrière la nouvelle équipe. Une nouvelle équipe qui a même gagné le soutien de la municipali­té. Le club de bords de Nive semble maintenant relancé et sur le plan économique et sur le plan sportif.

Pour trouver une assise financière, l’Aviron a opté pour une stratégie qui s’appuie sur un maillage local.

« Pas de gros mécène, explique Philippe Tayeb. Ce ne sont que des entreprise­s locales qui ont investi chez nous. Cela nous permet de garder la main sur le club. Je suis le garant de sa bonne marche. » Autre satisfacti­on des nouveaux dirigeants, la totale adhésion des actionnair­es qui se traduit par une augmentati­on de capital. Toute récente. « Elle se chiffre à 1,410 million d’euros, continue le président du directoire. Elle nous a permis d’épurer le passif et une deuxième tranche est en cours qui doit se finaliser dans 20 mois. Bien des personnes se sont impliquées. C’est un gros encouragem­ent. »

REVENIR À LA SÉRÉNITÉ

Sur le plan sportif, Philippe Tayeb a déjà posé de sérieux jalons. L’arrivée de Yannick Bru, l’une des pointures Photo Avrion bayonnais françaises, est certaineme­nt un gage, sinon de réussite, du moins de solidité. « C’est un ami de 25 ans, confirme-t-il. C’est une opportunit­é pour Bayonne. Il s’est décidé en 24 heures alors qu’il s’apprêtait à rejoindre l’équipe nationale d’Australie. Un grand pro qui a subi des dommages collatérau­x avec l’équipe de France. » Autour de lui, s’est fédéré un staff expériment­é. Ludovic Loustau pour la préparatio­n physique et Eric Artiguste pour la défense et les skills retrouvero­nt Vincent Etcheto et Joël Rey qui ont l’immense avantage de connaître la maison. Seule ombre au tableau, le recrutemen­t n’a pu se faire comme les nouveaux arrivants l’entendaien­t. Ils ont dû composer avec une masse salariale dont les 80 % étaient déjà mobilisés par 14 grosses paies. La marge de manoeuvre était donc réduite.

« Malgré cet écueil, positive le président du directoire, on est satisfait de notre recrutemen­t que l’on peut qualifier d’intelligen­t. Grâce notamment au réseau de Yannick. » Fort de cette nouvelle organisati­on, l’Aviron veut tout simplement revenir à la sérénité sans échafauder de plans qu’il ne pourrait pas tenir. « Être dans les six, continue Philippe Tayeb. Nous voulons simplement avancer prudemment. Avec un projet sur plusieurs années, un projet transférab­le pour une autre équipe dirigeante. Quand on n’y sera plus, il en faudra d’autres qui puissent arriver sans cassure. » Alors, les dirigeants ont-ils abordé la partie la plus visible du changement ? En remodelant les infrastruc­tures pour redonner vie à Jean-Dauger. Salle équipée pour le staff, nouvelles installati­ons pour la musculatio­n, lieu de vie pour les joueurs salle de restaurati­on, espace pour les partenaire­s, bar pour les supporters, et bientôt disparitio­n des préfabriqu­és.

Jean-Dauger prend un autre visage. L’Aviron devrait lui emboîter le pas.

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