Midi Olympique

L’AVENIR BASQUE

ISSU DE LA FORMATION BAYONNAISE, À UN POSTE À RESPONSABI­LITÉ, IL CARESSE L’ESPOIR D’ÊTRE UN JOUR TITULAIRE. LE STAFF COMPTE, EN TOUT CAS, SUR LUI.

- Par Edmond LATAILLADE Photo PO

Àpeine 20 ans, seulement six feuilles de matchs sans être titulaire, et déjà contacté par un club de Top 14, bien installé dans l’élite. Le talent naissant de Manuel Ordas ne passe pas inaperçu et suscite des sollicitat­ions. Mais il a la sagesse de les repousser, même si de telles offres amènent à s’y pencher. « Je préfère rester ici, dit-il sans hésiter. J’aurais évolué en espoirs, sans jamais peut-être apparaître en pros. Alors quitte à jouer en espoirs, je préfère Bayonne. J’ai envie de rester là. C’est aussi dans mon intérêt personnel. » Aux portes d’une carrière qui lui tend les bras, « Manu » Ordas ne sera pourtant que le numéro trois dans la hiérarchie de l’Aviron au poste de numéro 10, derrière Willie Du Plessis et Tristan Tedder, la recrue toulousain­e. Mais le Basque a l’avantage d’être du sérail. Important dans tous les clubs, peut-être plus à Bayonne. Et c’est aussi un aspect de sa carrière qui le pousse à patienter.

UN ENFANT DU CRU

Manuel Ordas foule les pelouses depuis le très jeune âge, 4 ans, à l’Anglet olympique. Précoce déjà. Jusqu’à attirer les regards bayonnais. Ça tombe bien, le jeune angloy est un fervent du club dont il va voir les matchs avec son oncle. Et il rêve déjà d’une carrière sportive. La persévéran­ce est son fort. En cadets, il prend alors la direction de l’Aviron. Il rejoint, en parallèle, le pôle espoirs, au lycée Cassin de Bayonne, dirigé par Pierre Pérez où il passe un bac S. Aujourd’hui, il continue son cursus en préparant un BTS de commerce. Pas de titre chez les jeunes avec les bleu et blanc mais un bouclier avec le comité Côte basque-Landes en Taddéi. Toujours au poste de centre ou d’ouvreur, avec une préférence pour le numéro 10. « J’ai toujours voulu jouer à ce poste, précise-t-il. C’est un poste à responsabi­lité et j’aime ça. » Mais c’est au centre qu’il fait son apparition chez les pros, la saison dernière, à Mont-de-Marsan. Un baptême du feu dont il ne peut que se souvenir. L’Aviron sombre à « Boniface », 68 à 15. Lorsqu’il entre sur le terrain à la 35e minute, le score est de 49 à 3. Heureuseme­nt, les paroles de Vincent Etcheto sont faites pour le réconforte­r, pour dédramatis­er : « Fais ce que tu sais, régale-toi, amuse-toi ! » Le jeune bayonnais a le cuir solide. Il s’en remet. « Ça reste tout de même un bon souvenir avec le recul ! » D’ailleurs, dès le match suivant, il goûte à une autre ambiance avec une victoire à Nevers.

S’il n’a jamais revêtu les habits de titulaire, il en fera un objectif pour cette saison. Ils ne seront pas trop grands pour lui. À l’image de ses copains avec qui il partage de précieux moments en espoirs, et avec qui il ne se sent pas seul, les Tisseron, Muscarditz, Duputs ou Duhau. Comme pour eux, son tour viendra. Toujours précocemen­t.

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