Midi Olympique

PLUS QU’UN TITRE !

ARCANGUES-BASSUSSARR­Y A REMPORTÉ, EN JUIN DERNIER, SON PREMIER TITRE DE CHAMPION DE FRANCE AU TERME D’UNE AVENTURE HUMAINE EXCEPTIONN­ELLE.

- Par Pablo ORDAS

C’est l’histoire d’un club qui évoluait l’an dernier en Troisième Série et qui n’avait jamais remporté le moindre titre à l’échelle nationale, demeurant ainsi une quasi-exception au sein du comité Côte basqueLand­es. C’est l’histoire d’un club qui a, ces deux dernières années, été frappé par la tragédie, en perdant Antton Mimiague, entraîneur des arrières, puis Jakes Aguerre, demi d’ouverture, des suites de terribles maladies. L’équipe première d’Arcangues-Bassussarr­y, c’est l’histoire d’un groupe né dans la douleur et qui a pu toucher les étoiles le 24 juin dernier. Celles où leurs deux copains résident. Armé d’un groupe ô combien soudé, et fort de l’arrivée de cinq ou six amis issus du niveau fédéral, Emak Hor (l’appellatio­n basque du club), arrivé cette saison au niveau Première-Deuxième Série, a survolé la phase de poule. Dix-sept victoires, deux défaites et un nul. Pas mal pour un promu qui s’est, du coup, donné le droit de disputer le championna­t en série 1. Logiquemen­t qualifiés pour les phases finales du championna­t Côte basque-Landes, les Rouge et Vert se sont fait surprendre en demifinale face à Ustaritz, voyant s’envoler un potentiel bouclier et les obligeant à passer par la case barrage du championna­t de France. Peu importe.

UN PARCOURS REMARQUABL­E

Tour à tour, les champions du Béarn, du Languedoc et de Midi-Pyrénées sont tombés face à l’entente. Semaine après semaine, le groupe emmené par le duo Philippe Aizpuru-Cyril Pamphile a clairement écoeuré ses adversaire­s pour se hisser jusqu’en finale du championna­t de France, trente-quatre ans après la dernière : c’était en 1984 en Troisième Série contre SaintChini­an. Cette fois, le destin fut plus souriant. La finale, remportée 20-15 contre LacapelleB­iron, ne fut pas la rencontre la plus aboutie de la saison, mais l’essentiel est ailleurs. Grâce à ce titre, Emak Hor marque sa propre histoire. Christophe Rospide, le président, savourait en juin dernier, quelques minutes après le coup de sifflet final : « C’est l’apothéose. Il n’y a pas de mot pour dire ce que je ressens quand je vois mes joueurs, mes entraîneur­s, qui ont été formidable­s et puis tout le peuple venu d’Arcangues et Bassussarr­y, ça fait chaud au coeur. Je ne sais pas si on connaîtra d’autres journées comme celle-ci, mais, celle-là, on pourra dire qu’on y était ! Je ressens de la fierté, je suis heureux pour ce club, l’école de rugby, les dirigeants, cadets, juniors, séniors. C’est une récompense pour eux aussi ! » Le capitaine, Jon Bertizbere­a poursuit : « On a fait ce que personne ne croyait qu’on pouvait faire. Si on se souvient de la finale perdue il y a trentequat­re ans, j’espère que dans trente ans, ils se rappellero­nt de la finale gagnée ! On n’était pas du tout les favoris, on était un petit club qui arrivait de Troisième Série, on se retrouve champions de Première Série, parce qu’on est courageux et qu’on joue pour nos deux frères. Ça donne une force incroyable ! »

Le retour au Pays basque fut mémorable. Arrivée en remorque tractée par un pick-up, musique à fond sur le trajet, les deux villages s’étaient réunis à la salle des fêtes pour honorer leurs champions. La fête durera tard dans la nuit, et le bouclier, lui, sera fêté une bonne partie de l’été. Emak Hor a remporté ce jour-là bien plus qu’un titre.

 ?? Photo Pablo Ordas ?? Arrivée en remorque du Bouclier, musique et festin : la fête fut belle toute la nuit durant et pendant tout l’été. Trente-quatre ans après, les deux villages basques ont rendu hommage à leurs champions.
Photo Pablo Ordas Arrivée en remorque du Bouclier, musique et festin : la fête fut belle toute la nuit durant et pendant tout l’été. Trente-quatre ans après, les deux villages basques ont rendu hommage à leurs champions.

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