Montauban sous pression
À UNE SEMAINE DE SON ENTRÉE EN LICE EN CHAMPIONNAT, LE CLUB TARN-ET-GARONNAIS S’EST VU NOTIFIER PAR LA DNACG QUE LES CONTRATS DE NEUF JOUEURS DE SON EFFECTIF NE SERONT PAS HOMOLOGUÉS S’IL NE PRÉSENTE PAS RAPIDEMENT DE PLUS SOLIDES GARANTIES. LA CLAQUE ES
La course contre la montre est engagée. Le 2 août, l’USM a reçu une notification en provenance de la DNACG : « Lors de chaque intersaison et tout au long de la saison, l’homologation des contrats des joueurs est soumise à l’accord de la DNACG, en considération des niveaux de masses salariales autorisés par celle-ci. Par décision du 2 août 2018, la commission de contrôle des championnats professionnels de la DNACG a décidé de prononcer un refus d’homologation pour raisons financières de 9 contrats de joueurs de l’US montalbanaise. » Le communiqué a jeté un froid sur la cité d’Ingres. Les neuf joueurs dont les contrats sont, pour le moment, suspendus sont notamment les recrues en provenance d’Aurillac, Alexander Luatua, Junior Maninoa et Robert Lilomaiava ; l’ancien Agenais Corentin Braendlin et le demi de mêlée débarqué de Soyaux-Angoulême, Clément Briscadieu. Outre ces nouveaux, la DNACG a sanctionné les contrats de certains historiques du club : Florent Domenech, Thomas Fortunel, Jacques Engelbrecht et Dimitri Vaotoa. Selon nos informations, les cas de Engelbrecht, Vaotoa, Maninoa et Fortunel devraient être assainis rapidement. En revanche, le « déblocage » des contrats de Briscadieu, Domenech, Lilomaiava, Luatua et Braendlin risquerait de s’étaler au compte-gouttes. Des exemples passés, dans d’autres clubs, montrent que les joueurs dans cette situation ont parfois préféré trouver un autre point de chute.
UNION SACRÉE AU CLUB, QUI A FAIT APPEL
Ces neuf joueurs voient en tout cas leur début de saison compromis, à moins que le club réussisse à convaincre le gendarme financier de sa bonne foi en un laps de temps limité, amoindri par les congés des uns et des autres et la fête de l’Assomption le 15 août. Le club a décidé de se battre avec ses armes et fait appel de la décision le mardi 7 août. L’USM s’est fendue d’un communiqué rassurant : « Confiant de son bon droit, l’USM fera ses meilleurs efforts pour permettre à la totalité de son effectif de s’exprimer dès le début du championnat sur les terrains. » Ce qui n’empêche pas le club montalbanais de reconnaître que « la proposition de projet budgétaire adressée à la DNACG était ambitieuse et les garanties financières insuffisantes pour l’instance de contrôle. » Le co-président Jean-François Reygasse, dans une interview publiée sur rugbyrama.fr, évoque, parmi les pierres d’achoppements entre le club et le gendarme financier, quelques documents à la rédaction floue et des lignes comptables à revoir. Rien d’insurmontable, donc. Mais d’autres sources se veulent plus alarmistes, selon lesquelles l’USM ferait face à des difficultés financières que le fonds de réserve ne permettrait pas de combler en totalité à l’heure actuelle. En attendant, c’est l’union sacrée à Montauban. Les joueurs ont une confiance aveugle en leur club qui fera tout pour trouver une solution dans les temps et pouvoir aligner son équipe la plus compétitive dans les meilleures dispositions vendredi prochain à Sapiac, pour la réception de Carcassonne. Les dirigeants montalbanais seront probablement reçus dans les locaux de la DNACG d’ici le milieu de la semaine. Il faudra préparer de solides arguments pour se défendre. Pour rappel, le club tarn-et-garonnais a déjà connu pareille mésaventure, dans des proportions moindres. À l’époque, alors que le club sortait d’une finale de Pro D2, la DNACG avait bloqué la licence de la recrue Aviata Silago. Le joueur n’avait pu retrouver ses coéquipiers que courant septembre, un mois et demi après le début du championnat.