LA BONNE ATTITUDE NE MANQUAIT QUE LA VICTOIRE
MATCH ET VICTOIRE ENCOURAGEANTS FACE À PAU. MAIS L’AVIRON NE VEUT PAS CHAVIRER DANS L’OPTIMISME. LE CHANTIER NE FAIT QUE DÉMARRER. DÉFAITS À BAYONNE, LES PALOIS NE SE SOUCIENT GUÈRE DU RÉSULTAT. ILS CONNAISSENT LEURS MANQUES ACTUELS MAIS ONT AUSSI RELEVÉ
La victoire que, malgré tout, l’Aviron est allé chercher, ne va pas griser Yannick Bru. « Ce match ne compte pas. L’important, c’est dans dix jours ! » s’empresse-t-il de tempérer. Paroles appropriées, si l’on se réfère au passé récent de l’Aviron. Au même moment, en effet, la saison dernière, au sortir de l’ultime match de préparation face au Racing, Bayonne, après une victoire probante, s’était fait une vision optimiste du championnat. Et ses certitudes allaient être broyées dès le premier match à Perpignan.
Néanmoins, la prestation face à Pau a répondu à l’attente des 11 300 personnes avides de découvrir leur nouvelle équipe. « Il ne fallait pas manquer l’unique occasion de donner au public l’envie de nous supporter, souligne le nouvel homme fort de Bayonne. Ce match, s’il n’avait pas d’importance au niveau du résultat, en avait sur le plan du comportement. La satisfaction vient du message d’abnégation, de travail, de solidarité, envoyé par les joueurs. C’est le visage de l’Aviron bayonnais que l’on veut montrer avant tout. » Ce constat posé, Yannick Bru, réaliste, a aussi vu le revers de la médaille. « Je n’oublie pas la multitude de fautes techniques, pardonnables certes, le déchet en touche trop important, expliqué par le fait que l’on voulait préserver notre seul talonneur de métier. Donc beaucoup d’imprécisions dans un match empreint, aussi, de beaucoup de générosité. »
OPINIÂTRETÉ
Ces qualités ont vu jour surtout à travers la défense. Elle n’a cédé qu’à deux reprises et qu’au bout de trente-sept minutes, pour la première fois. « De tous les bons points qu’il faut retenir, souligne Antoine Battut, c’est notre défense. Je garderai celui-là. Quand vous jouez en Top 14, c’est déjà compliqué de défendre contre Pau. Avec une équipe de Pro D2, ça l’est d’autant plus. On a montré de la patience, de l’activité, des objectifs fixés avant la partie. Déjà, en fin de saison dernière, on arrivait à améliorer la défense mais ce n’était pas encore ça. Aujourd’hui, ce n’est pas trop mal. Et c’est important pour l’Aviron de redevenir bon dans ce secteur. » Indéniablement, là se trouve le point positif de la soirée. Face à un adversaire de fort calibre. Les soucis connus lors du premier match face à Soyaux-Angoulême sont oubliés. « Il y a un grand mieux, appuie Yannick Bru. Notre prestation avait été nulle. La défense est l’un de nos chantiers. On ne traversera pas le Pro D2 sans une défense hermétique. Et j’espère qu’il y aura encore du progrès. Mais l’état d’esprit et l’envie de travailler sans ballon sont là. Je suis content de cette progression. Montrer un visage combattant, altruiste n’est pas la garantie de bons résultats mais ce sont des fondations importantes. »
Cet aspect opiniâtre s’est ressenti aussi en fin de match quand Bayonne est allé marquer l’essai de la victoire, tout en énergie, et s’est efforcé de préserver ce résultat. Encourageant, certes, mais tout en restant sur ses gardes. « Il faudra être patient, tolérant. Un nouveau fonctionnement prend du temps. On part d’une page blanche. Il y aura encore des erreurs mais l’attitude des joueurs ouvre des perspectives. » Rendez-vous désormais avec la réception de Brive en championnat. Et déjà des absents, Ducat,Taufa, Zabala, Delonca, Van Lill et Van Jaarsveld.
Une défaite, de plus face à une équipe de division inférieure, n’a pas du tout embarrassé les Palois. Apparemment. Pas de contrariété, donc. Simplement un léger désagrément vite effacé par les petits bonheurs relevés lors de ce premier rendez-vous d’une saison où les objectifs ont été vus à la hausse. Le moral est au beau fixe à la Section ! « Ce n’est jamais agréable de perdre, avance Julien Fumat. Mais c’est notre premier match. On le savait compliqué avant de venir. Bayonne attaque sa saison la semaine prochaine et est déjà bien en place au niveau du rythme et de l’intensité. Nous, nous sortons de la préparation et c’est toujours très difficile de retrouver le rythme. On a beau faire la meilleure préparation du monde, le premier match est toujours ardu à ce niveau-là. C’est là qu’on a péché. »
MANQUE DE PATIENCE
Si le Basque s’est fait un plaisir de croquer du Béarnais, le principal adversaire pour la Section restait… la Section. Il lui fallait surmonter la charge de travail physique accumulée jusqu’à la veille de la rencontre. « On n’a pas préparé ce match amical, se justifie Simon Mannix. Ce n’est pas la date la plus importante. Mais même avec ça, malgré la défaite, je suis content de l’investissement de mes joueurs. » Dans les satisfactions du manager, il faut compter d’abord l’intégration de treize joueurs du centre de formation, puis les bonnes performances en défense et en conquête. Le reste s’affinera d’ici la reprise du championnat. « La date la plus importante, continue le manager, c’est le 25 août. Mais pour une première sortie, j’ai vu de bonnes choses. Ce match était un entraînement avec une opposition épaisse, des contacts importants. On a été présent. La structure du jeu, ce n’est pas mal. Il nous manque juste un peu de patience. » Un défaut également relevé par les joueurs. Ce sentiment parfois d’impuissance devant une défense bien regroupée n’a surtout pas déstabilisé le capitaine palois. « On manque de liant, de fluidité sur certaines actions qui ne nous permettent pas d’enchaîner et de déséquilibrer complètement l’adversaire, mais il y a pas mal de positif à tirer surtout offensivement. » Illustration des propos du centre avec la remarquable action qui amène le premier essai palois. Limpidité du jeu de ligne qui permet le décalage de Colombet. « On a montré une belle image collective », renchérit Julien Blanc dont les débuts dans une formation de Top 14 ont été scrutés par son père, Éric, présent à Bayonne. Mais le tempérament du nouveau joueur palois prend vite le dessus. « C’est un bilan mitigé, insiste l’ancien Biterrois. On a perdu. Déçu au niveau du score. Mais ça va peut-être nous booster ! »
La section le saura dès la semaine prochaine lors son deuxième match de préparation face à Toulouse. Avec une formation qui se rapprochera de celle du premier rendez-vous du championnat à Bordeaux. De 33, le groupe se réduira à 25.
Le compte à rebours est déclenché.