Midi Olympique

Trois grandes affaires

-

1990 : K.-O. DE LA PART DE WOLFF

« Un Béziers-Narbonne tendu avec des revanches de-ci, de-là. On me reprochait dans la dynamique d’une bagarre générale d’avoir mis un coup à l’arrière Philippe Bonhoure, futur arbitre, un gars que j’adore, en plus. En plein match, hors action, je prends un coup et je subis un K.-O. Le soigneur me glisse à l’oreille : « C’est Wolff. » Je reste sur le terrain, dans le cirage, puis je me réveille àla 75e. À la fin du match, je veux attraper Jean-Paul Wolff. Je cours sur lui en échappant à un jeune policier et à mon entraîneur. Mais un dirigeant m’arrête, c’était un ancien CRS, il savait s’y prendre. Il était dur au mal et très costaud. Dans les années 1970, lors d’une manif de viticulteu­rs, il avait résisté à un coup de fusil en pleine tête. Le casque et l’épaisseur de ses os du crâne avaient arrêté la balle. Il était célèbre pour ça. »

1991 : AFFAIRE DU « MINUTEUR »

« À l’aller à Mont-de-Marsan, nous avions été nuls (défaite 15-12). Au retour, on revoit la vidéo l’après-midi du match. On s’aperçoit qu’un pilier adverse a donné un petit coup de poing à notre deuxième ligne Philippe Hufschmidt, à terre. Pas un truc énorme, mais quand même. Le soir, on décide de s’échauffer sur le terrain d’honneur alors que Mont-de-Marsan le fait sur le terrain annexe. On revient en même temps aux vestiaires. Le coach des Montois veut retenir ses joueurs pour éviter le croisement mais ils passent outre. Qui on voit en premier ? Le fameux pilier. Et là, la minuterie de l’interrupte­ur dysfonctio­nne et provoque l’obscurité complète. Dans le noir, un truc éclate. Je me mets contre le mur, je ne vois que les étincelles provoquées par les crampons.

Quand la lumière revient, surprise, le pilier gisait à terre. On a gagné 51-0. »

1993 : AFFAIRE PRADIER

« Au match aller, face à Clermont, Gilles Bourguigno­n met une crêpe à Duchêne. Campagne de presse dans la presse contre nous pour le retour : d’entrée, les Clermontoi­s châtient nos deux demis, Sanz et Lescure. Crime de lèse-majesté. Sur une touche qui suit, on voit rouge, on prépare un déboulé d’avants sérieux sauf que les avants clermontoi­s n’y viennent pas. Le seul qui se présente est Marc Pradier, demi de mêlée, car il était courageux. On lui est passé dessus, je suis le dernier. Je le vois mal, il était en train de se relever, je lui déchire le lobe du nez, ça saigne beaucoup. Je suis expulsé. Je veux aller le voir dans les vestiaires, son épouse arrive et m’invective. Je comprends que je ne peux pas en rester là. Aujourd’hui, j’aimerais parler avec Pradier. »

Newspapers in French

Newspapers from France