Le flou, en attendant l’autopsie
Ce week-end, s’il y a bien une chose dont on est sûr, c’est justement qu’on est sûr de rien. Et personne, personnel médical compris, n’aura aucune certitude avant l’autopsie qui sera pratiquée sur le joueur ce lundi, au service de médecine légale du CHU de Clermont. C’est le cheminement classique, dans les cas de mort soudaine. Et, dans le cas de Louis Fajfrowski, inexpliquée.
À ce stade, les éléments médicaux sont les suivants : après avoir subi un choc au niveau du thorax, il y a eu perte de connaissance du joueur, sur le terrain. Après avoir repris connaissance, il a quitté la pelouse et, après un délai d’une vingtaine de minutes, il a subi un premier arrêt cardiaque. Puis un deuxième. À chaque fois, il a pu être réanimé. Le troisième arrêt cardiaque, plus d’une demi-heure après le choc initial, lui a été fatal.
Autres éléments : entre les réanimations, le joueur revenu à lui a été pris de vomissements. Lors de la dernière tentative de réanimation, des imageries pratiquées par le Samu du Cantal, alors que les pompiers s’affairaient au massage cardiaque, n’aurait donné à voir aucune lésion à la surface du cerveau. Les nombreuses hypothèses restantes pour expliquer les arrêts cardiaques devront être éclaircies par l’autopsie.
Dès lors, faut-il déjà établir un lien formel entre le choc reçu en match et le décès, prononcé dans la soirée ? Certains s’y risquent. Comme le professeur Jean Chazal. « Plusieurs hypothèses sont crédibles. En rugby, on se focalise souvent sur les commotions cérébrales mais un choc violent peut également provoquer des troubles majeurs du système neurovégétatifs, conduisant à un arrêt cardiaque. On peut également avoir une hémorragie interne, liée à une désinsertion d’une artère par exemple. Une enquête est en cours, il faut la respecter. Mais écarter le lien entre le choc et le décès, cela me paraît absolument impossible. »
Témoin de la scène, ancien partenaire et désormais entraîneur du joueur, Maxime Petitjean tire dans le même sens. « Je ne suis pas médecin et l’autopsie nous en dira plus. Mais le lien de causalité entre le choc et les malaises me semble évident. »