Castres, les doigts dans le nez

Le Bouclier trônait sur la pelouse de Lacaune pour le premier match des champions de France castrais. Ils ont rempli leur mission en marquant sept essais, sans afficher trop les stigmates de l’équipe en rodage qui n’a pas encore trouvé son rythme. On s’attendait bien à une « balade » face à des Canadiens qu’on sentait faiblards. De ce côté-là, nous n’avons pas été surpris, les hommes à la feuille d’érable sont désormais bien loin du prochain sommet mondial. Ils n’ont pas beaucoup de puissance et bien peu de talent en l’absence de quelques « cadres » dont Taylor Paris, qui portait le maillot adverse. Les Castrais ont survolé le premier acte, riche de quatre essais contre zéro, dont deux de pénalités, plus une pénaltouche et enfin, une superbe attaque conclue par Caminati. Quel beau « une-deux » Kockott-Urdapilleta, relayé par Gérondeau avant le dernier coup de rein de l’ailier… Les Castrais ont eu l’élégance de laisser aux Canadiens, dix minutes de plaisir à l’entame de la deuxième période. Ils en ont profité pour marquer coup sur coup, puis Castres a repris sa démonstration.

Les Castrais étaient plus puissants, plus adroits, plus rapides, bien mieux organisés en conquête. Leveau et Vialellee ont planté deux coups de poignards impitoyables, deux démarrages électriques que les pauvres nord-américains n’avaient pas les moyens d’imiter. La fin du match tourna au calvaire pour eux en touche et en mêlée (on a même carrément demandé aux Castrais d’arrêter de pousser les mêlées), Castres multiplia les coups de boutoir, jusqu’au dernier essai du jeune pilier Houkpatin, si prometteur. On nous avait glissé que ses coaches attendaient quelque chose de lui cette saison…