UN ALLIAGE PUISSANCE-VITESSE
L’ÉDITION 2018 POURRAIT BIEN ÊTRE CELLE DU VRAI RENOUVEAU DES SPRINGBOKS. RUSSIE ERASMUS SEMBLE EN EFFET AVOIR, ENFIN, TROUVER LA BONNE FORMULE.
C’est peut-être le moment ou jamais pour les Springboks de Rassie Erasmus de frapper un coup retentissant en cet avant dernier Rugby Championship avant Mondial. En effet, si le rugby sud-africain a connu des résultats très inégaux depuis la prise de fonction de l’ancien manager du Munster à l’été 2017, la dernière tournée de juin a semble-t-il donné de vraies certitudes sur le niveau des troupes du capitaine Siya Kolisi.
Deux victoires face aux Anglais en trois matchs,au bout de matchs engagés et très ouverts qui ont ravi le public de la nation arc-en-ciel. Car dans le sillage plus modéré du jeu des Lions de Johannesburg, trois fois finalistes du Super Rugby sur les trois dernières saisons, les Springboks version 2018 semblent avoir désormais trouvé le bon alliage entre un rugby assez ouvert type Ackermann aux Lions, et leur jeu rugueux et ultra-physique traditionnel. Résultat, en juin, il a fallu trente minutes à ces joueurs pour se mettre en place, avant de dérouler leur jeu sur des attaques rapides, puis de se rassurer par des phases de percussions terribles, martelées par les colosses Snyman, Du Preez etVermeulen.
LE RETOUR DES EUROPÉENS
Vermeulen justement. Le désormais ancien Toulonnais a part son retour, redonné l’avancée qui manquait aux Sud-Africains depuis le Mondial 2015. Si Whiteley, ce grand casqué des Lions, est un bon joueur, il n’a jamais permis aux Boks de gagner leurs duels comme le fait le nu- méro 8 de 116 kg. Une nouvelle stratégie de la part d’Erasmus qui a désormais pu rappeler certains joueurs évoluant en Europe. Ainsi, les retours de Vermeulen, mais aussi du petit blond hargneux Faf de Klerk (Sale Sharks) et du virevoltant arrière des Wasps Willie Le Roux, qui ont redonné une solide base aux doubles champions du monde 1995 et 2007.
En outre, le système des quotas toujours imposé en Afrique du Sud contraint quelque part leur entraîneur à sélectionner davantage de joueurs de couleur.Ainsi, de nouvelles têtes très satisfaisantes feront encore partie du groupe pour ce Rugby Championship. Nkosi et Dyantyi sont de vrais puncheurs capables de scorer souvent, quand Siya Kolisi, premier capitaine noir de l’histoire sudafricaine en test-match officiel, s’est avéré être un fabuleux leader d’hommes, en plus de l’excellent flanker qu’il était déjà.
Enfin notons la présence du terrible Eben Etzebeth (2 m 03 pour 122 kg), de retour après une sérieuse blessure à l’épaule et qui amènera encore un peu plus de densité s’il en fallait, au pack des Springboks.
LE GROUPE
Marx, Mbonambi, A. van der Merwe, T. du Toit, Kitshoff, W. Louw, Malherbe, Mtawarira, P.-S. du Toit, Etzebeth, F. Mostert, Orie, RG Snyman, Brink, J.-L. du Preez, Kolisi, F. Louw, Notshe, van Staden, Whiteley ; Cronjé, de Klerk, Papier, I. van Zyl, Jantjies, Pollard, Willemse ; Am, Esterhuizen, Je. Kriel, Mapoe, Dyantyi, Mapimpi, Mvovo, Le Roux.