FORCÉMENT COMPLIQUÉ
LES HAUT-BUGISTES DEVRONT GÉRER UN CONTEXTE ÉMOTIONNEL TRÈS PARTICULIER. UNE ATMOSPHÈRE QUI NE LES EMPÊCHE PAS DE REGRETTER LES CONSÉQUENCES DU REPORT.
Quand ils ont appris le drame horrible qui a frappé le club aurillacois, les joueurs ont été touchés, particulièrement notre jeune deuxième ligne Myles Edwards qui connaissait bien Louis Fajfrowski. Ils jouaient ensemble la saison
passée à Aurillac » explique Adrien Buononato, le directeur sportif d’Oyonnax Rugby en évoquant le match qu’il faudra pourtant jouer, ce dimanche dans un stade
frappé par la tristesse. « Malgré les événements particulièrement douloureux, nous avons cherché à préparer ce premier déplacement en faisant abstraction du contexte. On peut se douter qu’il y aura une énorme charge émotionnelle lors de cette rencontre.Toute la France du rugby sera unie derrière le club aurillacois. La saison passée nous nous étions retrouvés en difficulté lors de matchs où le contexte nous était hostile, comme à Agen. Là, c’est la part énorme de l’affect qu’il faudra surmonter. » Dimanche, le temps de la compassion va pourtant s’effacer devant celui de la compétition et sur ce point les Oyonnaxiens
s’interrogent sur le bien-fondé des décisions prises par la Ligue. « Il était évident qu’il fallait repousser ce match. Il était inconcevable de le faire disputer le jour même des obsèques du jeune joueur décédé la semaine passée » concède Adrien Buononato en adressant clairement un reproche à la Ligue nationale de rugby :
« Elle a pris des décisions sous le coup de l’émotion. Il y a des dates libres dans le calendrier. Elles permettent justement de reporter une rencontre en cas d’événement exceptionnel. Nous sommes en début de saison, reporter le match à la première date libre n’aurait pas impacté la compétition. Nous étions prêts à accepter ce report, même si, compte tenu de notre préparation il nous aurait imposé de trouver un match amical. Nous avons aussi proposé de jouer le samedi. Il nous a été répondu que samedi soir Aurillac serait dans le deuil. Un tel traumatisme, une telle peine ne s’effacent pas en moins de 24 heures. » UN PROGRAMME ADAPTÉ
Au regard de la tragédie qui a frappé le Stade aurillacois, les Oyonnaxiens sont conscients que les conséquences de ce report apparaissent dérisoires, mais elles vont néanmoins rendre ce match beau-
coup plus compliqué à préparer, à jouer et à gérer. « Nous avons de suite adapté le programme de notre semaine de préparation. Ce sera beaucoup plus difficile dans la perspective de la réception de Vannes, vendredi prochain » assure le directeur sportif du club de l’Ain.
« Avec un coup d’envoi en milieu d’aprèsmidi, nous ne serons de retour à Oyonnax qu’au petit matin lundi. Avec des temps de récupération et de préparation réduits nous avons cherché des solutions. Le programme de la semaine prochaine sera allégé. Nous avons aussi fait le choix de laisser au repos certains joueurs, comme Steven Sykes ou Vincent Debaty, afin de pouvoir les intégrer dans le groupe pour la réception de Vannes. » Le match très particulier, sur fond de peine et d’émotion, qui attend les Oyonnaxiens ce dimanche à Aurillac ne sera pour eux que le deuxième rendez-vous sur le terrain cette saison.Avec une reprise plus tardive que beaucoup d’autres clubs, ils avaient fait le choix de ne disputer qu’un seul match amical. En redonnant sa place au rugby,Adrien Buononato tire un bilan de la phase de préparation « si sur le plan du jeu tout n’est pas encore réglé, physiquement nous sommes prêts » . ■