DEUX MATCHS, DOUTES LEVÉS
VICTIME DÉSIGNÉE IL Y A PEU, AU COURS D’UNE SAISON OÙ RIEN N’A FONCTIONNÉ, L’ASMCA A DÉJÀ CLOS LE DÉBAT : 2017-2018 ÉTAIT UN ACCIDENT. CLERMONT FAIT DE NOUVEAU (TRÈS) PEUR.
La thèse de l’accident ne se décrète pas. Ou alors, dans le seul registre de la communication. Mais pas rationnellement. Elle se démontre. Par un rebond immédiat. Des résultats, d’abord. La manière, ensuite. Pour s’assurer de lever tous les doutes, Clermont a eu vite fait d’associer les deux. Cent points et quatorze essais inscrits en deux matchs amicaux, tout d’abord. Puis, cent sept points et treize essais lors des deux premières sorties en Top 14, dont la gifle au Racing 92 (40-17) dans son antre de La Défense jusqu’ici inviolée.
Ça situe assez clairement l’état de forme d’une équipe. Surtout, cela valide les discours de l’hiver dernier, quand tout allait mal en Auvergne : « Il faut qu’on gagne, vite. Pour gagner, il faut qu’on joue beaucoup mieux. Mais pour jouer beaucoup mieux, il faut surtout qu’on récupère tous nos joueurs » clamait Azéma, contraint alors de composer avec une infirmerie stabilisée autour de 20 éléments, pendant plusieurs semaines. L’analyse était la bonne.
DE VICTIME À TERREUR
Lopez et Fofana sont donc revenus, après une saison blanche. Et puis ? Toeava, Vahaamahina, Uhila, Chouly, Lamerat, Penaud, Raka, Kayser, Iturria, Fernandez avaient tous été des intermittents de 2018, également pour cause de blessure. Pour ne citer qu’eux. Ils sont de retour et en forme. Ça change beaucoup de choses. Et Clermont, soudainement, va beaucoup mieux. Les Auvergnats, cette saison, ont aussi pu profiter de huit semaines de préparation, pour la première fois depuis 10 ans. Ils éviteront, aussi, l’écueil du duo Top 14 - Champions Cup à mener de front, dans lequel ils se sont épuisés depuis le titre de 2010. Et Clermont, considéré comme favori par les entraîneurs du Top 14 dans un sondage diffusé dans ces colonnes (édition du 24 août), justifie déjà pleinement ce statut. Azéma calmait pourtant les ardeurs, dimanche dernier au soir de la démonstration en terre francilienne. « On n’est qu’à la deuxième journée. C’est bon à prendre, on ne va pas se plaindre mais on n’est pas dans un état d’esprit propice à s’enflammer. On ressort d’une saison très compliquée donc on a encore cela largement en tête. » Le discours s’entend. Mais les sentiments sont volatils. Les futurs adversaires de Clermont, dont Paris ce samedi, ont déjà tout oublié de la saison dernière. C’est la terreur de ce début de saison qu’ils se préparent désormais à affronter.