Midi Olympique

LE PREMIER TOURNANT

LE PACK DE L’UBB A BEAUCOUP SOUFFERT A PARIS. AVANT DE PENSER A TOUT TRANSPERCE­R, IL FAUT PENSER À LA CONQUÊTE DIRECTE. ZUT, C’EST MONTPELLIE­R QUI DÉBARQUE !

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

On ne va pas se mentir. Si l’UBB veut tout de suite prouver qu’elle a changé de dimension, ce match face à Montpellie­r est le premier tournant de la saison. L’adversaire sera redoutable mais quand même diminué. Si les Bordelais passent à côté de ce rendezvous, le moral sera forcément touché. On se doute bien que la semaine a été très intense en termes de remise en question, surtout au niveau du pack. Les Girondins ont été « concassés » par les avants du Stade français. Rory Teague l’a reconnu après le coup de sifflet final et Laurent Marti l’a confirmé lundi soir chez nos confrères de TV 7 : « La mêlée, la touche et la défense sur les ballons portés, voilà ce qui nous a certaineme­nt coûté la victoire. La mêlée, il n’y a que les joueurs de première ligne qui la comprennen­t vraiment et quand vous parlez avec des piliers, ils sont en général tous très humbles. Ils vous disent que la vérité d’un samedi n’est pas celle du samedi suivant. Il y a l’arbitre, l’adversaire… Un pilier va réussir contre un autre et pas contre le suivant. C’est leur mystère. Mais je sais qu’ils sont particuliè­rement vexés et que l’on a des joueurs de grande qualité donc tout cela va se résoudre. »

Il fallait absolument injecter cette dose d’optimisme avant de se payer le pack des finalistes du Top 14 charpenté autour du colossal Paul Willemse. Ceci dit, contre La Rochelle, Montpellie­r n’a pas fait un carton en conquête directe, surtout en deuxième période. La mêlée fut même mise à mal après l’entrée d’Atonio et Priso. La force des avants de Vern Cotter s’est plutôt exprimée dans le combat, le déblayage et la puissance à l’impact surtout près des lignes. Jean-Baptiste Poux avance des pistes à propos de la future stratégie bordelaise : « Nous n’avons rien mis en place de spécial cette semaine, même si nous sortons d’un très mauvais match à Paris. Mais nous avons clairement dit au groupe que c’est à cause des avants que nous avions perdu. Notre conquête défaillant­e a remis l’adversaire en confiance. Mais nous n’allions pas faire cinquante mêlées de plus pour autant... Nous avons une ligne directrice. Même après ce genre de performanc­e, il ne faut pas devenir obsédés par la conquête et ne travailler que ça comme des fous pendant une semaine, même si tout le monde en a envie. »

PLUS DE POUSSÉE À SEPT OU À SIX

L’ancien pilier internatio­nal, adjoint de Rory Teague a pointé une sorte d’effet domino, une mêlée qui flanche, ce qui perturbe la touche et ce qui aboutit à des avants énervés qui surjouent dans le jeu courant pour se rattraper et qui multiplien­t les fautes. Jefferson Poirot, par exemple pour sa rentrée, a été mis en difficulté. « Ça l’a piqué, c’est sûr. » Mais l’internatio­nal fut très mal secondé.

À la vidéo, les coaches ont pointé des mêlées où seuls sept, parfois six joueurs étaient concernés par l’effort collectif. On a compris que la première gueulante a ainsi été poussée dans les coulisses. « À titre personnel, je ne m’attendais pas à ça. J’ai été déçu. Nous avons loupé notre premier test », a poursuivi Jean-Baptiste Poux. Il est vrai qu’en mêlée on trouve toujours meilleur que soi, tous les entraîneur­s le disent et puis, l’UBB avait plutôt brillé dans ce secteur face à Pau.

Mais la question de la touche bordelaise nous semble au moins aussi préoccupan­te tant sur ses propres ballons que sur les contres. Ça fait de longs mois que les lancers ne sont plus aussi précis, que la synchronis­ation laisse à désirer et que les ascenseurs fonctionne­nt mal. Naguère ce fut une spécialité locale.

 ?? Photo Icon Sport ?? Le pack bordelais a clairement failli face au Stade français. Les entraîneur­s ont pointé ce manque sans détour durant la semaine. Ils ne pourront pas faire pire mais ils devront faire bien mieux face à Montpellie­r, légèrement diminué mais très dur à l’impact.
Photo Icon Sport Le pack bordelais a clairement failli face au Stade français. Les entraîneur­s ont pointé ce manque sans détour durant la semaine. Ils ne pourront pas faire pire mais ils devront faire bien mieux face à Montpellie­r, légèrement diminué mais très dur à l’impact.

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