LE PREMIER TOURNANT
LE PACK DE L’UBB A BEAUCOUP SOUFFERT A PARIS. AVANT DE PENSER A TOUT TRANSPERCER, IL FAUT PENSER À LA CONQUÊTE DIRECTE. ZUT, C’EST MONTPELLIER QUI DÉBARQUE !
On ne va pas se mentir. Si l’UBB veut tout de suite prouver qu’elle a changé de dimension, ce match face à Montpellier est le premier tournant de la saison. L’adversaire sera redoutable mais quand même diminué. Si les Bordelais passent à côté de ce rendezvous, le moral sera forcément touché. On se doute bien que la semaine a été très intense en termes de remise en question, surtout au niveau du pack. Les Girondins ont été « concassés » par les avants du Stade français. Rory Teague l’a reconnu après le coup de sifflet final et Laurent Marti l’a confirmé lundi soir chez nos confrères de TV 7 : « La mêlée, la touche et la défense sur les ballons portés, voilà ce qui nous a certainement coûté la victoire. La mêlée, il n’y a que les joueurs de première ligne qui la comprennent vraiment et quand vous parlez avec des piliers, ils sont en général tous très humbles. Ils vous disent que la vérité d’un samedi n’est pas celle du samedi suivant. Il y a l’arbitre, l’adversaire… Un pilier va réussir contre un autre et pas contre le suivant. C’est leur mystère. Mais je sais qu’ils sont particulièrement vexés et que l’on a des joueurs de grande qualité donc tout cela va se résoudre. »
Il fallait absolument injecter cette dose d’optimisme avant de se payer le pack des finalistes du Top 14 charpenté autour du colossal Paul Willemse. Ceci dit, contre La Rochelle, Montpellier n’a pas fait un carton en conquête directe, surtout en deuxième période. La mêlée fut même mise à mal après l’entrée d’Atonio et Priso. La force des avants de Vern Cotter s’est plutôt exprimée dans le combat, le déblayage et la puissance à l’impact surtout près des lignes. Jean-Baptiste Poux avance des pistes à propos de la future stratégie bordelaise : « Nous n’avons rien mis en place de spécial cette semaine, même si nous sortons d’un très mauvais match à Paris. Mais nous avons clairement dit au groupe que c’est à cause des avants que nous avions perdu. Notre conquête défaillante a remis l’adversaire en confiance. Mais nous n’allions pas faire cinquante mêlées de plus pour autant... Nous avons une ligne directrice. Même après ce genre de performance, il ne faut pas devenir obsédés par la conquête et ne travailler que ça comme des fous pendant une semaine, même si tout le monde en a envie. »
PLUS DE POUSSÉE À SEPT OU À SIX
L’ancien pilier international, adjoint de Rory Teague a pointé une sorte d’effet domino, une mêlée qui flanche, ce qui perturbe la touche et ce qui aboutit à des avants énervés qui surjouent dans le jeu courant pour se rattraper et qui multiplient les fautes. Jefferson Poirot, par exemple pour sa rentrée, a été mis en difficulté. « Ça l’a piqué, c’est sûr. » Mais l’international fut très mal secondé.
À la vidéo, les coaches ont pointé des mêlées où seuls sept, parfois six joueurs étaient concernés par l’effort collectif. On a compris que la première gueulante a ainsi été poussée dans les coulisses. « À titre personnel, je ne m’attendais pas à ça. J’ai été déçu. Nous avons loupé notre premier test », a poursuivi Jean-Baptiste Poux. Il est vrai qu’en mêlée on trouve toujours meilleur que soi, tous les entraîneurs le disent et puis, l’UBB avait plutôt brillé dans ce secteur face à Pau.
Mais la question de la touche bordelaise nous semble au moins aussi préoccupante tant sur ses propres ballons que sur les contres. Ça fait de longs mois que les lancers ne sont plus aussi précis, que la synchronisation laisse à désirer et que les ascenseurs fonctionnent mal. Naguère ce fut une spécialité locale.