L’EMBARRAS DU CHOIX
EN REMPORTANT DEUX VICTOIRES EN AUTANT DE JOURNÉES TOUT EN OPÉRANT UNE GRANDE REVUE D’EFFECTIF, LE CO SE DÉPLACE CHEZ LA BÊTE BLESSÉE TOULONNAISE AVEC UN CERTAIN CONFORT MAIS AVEC UNE MISSION : PROUVER QUE SON EFFECTIF DISPOSE D’UNE PROFONDEUR QUI N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI CONSÉQUENTE.
De tous les casse-tête, c’est sûrement celui que les staffs préfèrent gérer. Celui de l’abondance. Celui qui vous impose de faire des choix et de ne retenir, parmi un groupe d’une quarantaine de joueurs, seulement vingttrois heureux élus. L’équation n’est pas aisée. Mais gageons que cette situation est plus agréable à gérer que son contraire. Et ce n’est pas le staff castrais qui va dire l’inverse. Car jusqu’ici, tout va bien. Le CO s’est déjà imposé chez un concurrent direct à la qualification et, malgré une petite frayeur la semaine dernière, il a fini par bien négocier sa première à Pierre-Fabre. Mieux, il a remporté ces deux succès avec deux équipes très différentes : en s’imposant à Montpellier, les recrues et les habituels remplaçants ont envoyé un message fort. Face à Lyon, les titulaires ont montré qu’ils avaient besoin de temps de jeu pour retrouver au plus vite leur niveau optimal.
Résultat, le staff peut compter sur presque quarante joueurs pour aborder ce déplacement à Toulon : « Cela s’appelle la concurrence et c’est très bien pour nous, se félicite l’entraîneur des avants Joe El Abd. Je crois que nous n’avons jamais eu un groupe aussi dense, aussi compétitif dans chaque ligne. Cela nous permet d’opérer des changements sans craindre d’affaiblir l’équipe. Cette année, on peut faire reposer des joueurs importants alors que ce ne fut pas toujours le cas depuis notre arrivée au club. » L’on pense ainsi aux performances des ailiers Martin Laveau ou de Taylor Paris face à Montpellier qui devraient inciter le staff, par exemple, à faire souffler plus souvent les très utilisés David Smith ou Armand Batlle.
EL ABD : « À TOULON, ON VA VIVRE L’ENFER »
Une saine mais féroce concurrence qui devrait suffire à mobiliser les troupes tarnaises pour un déplacement qui s’annonce brûlant : « Voir les joueurs évoluer dans un tel contexte est forcément intéressant pour le staff. Les Toulonnais vivent un moment difficile, ils sont en construction avec un nouveau staff et un groupe modifié. Mais Toulon possède de grands joueurs. Là-bas, on va vivre l’enfer. » D’ailleurs, les Castrais n’auront même pas à prêter attention à la composition adverse. Dans chaque ligne, à chaque poste, les coéquipiers de Rodrigo Capo Ortega trouveront un sérieux client face à eux. Et puis, ce n’est pas vraiment l’objectif de cette rencontre : « Nous allons avant tout nous mesurer à nous-mêmes, prévient El Abd. Nous avons été moins performants contre Lyon que contre Montpellier. Nous devons donc corriger ces erreurs et continuer à progresser. » Et tant pis s’il faudra le réaliser devant la crème du rugby international…