Le choc des voisins

Un trajet de guère plus d’une demiheure entre les deux clubs. Ici et là, on se nourrit d’une passion commune et d’un budget quasi semblable. Entre les voisins de l’Aude, c’est un match à part au cours duquel se joue la suprématie du coin. Depuis trois saisons, on ne s’est pas croisé, mais tout le monde se connaît. Après avoir refusé son maintien en Fédérale 2, il y a maintenant deux ans, puis une accession sur tapis vert, Gruissan est donc de retour. Avec, cette foisci, le bouclier de Fédérale 3 sous le bras. « On a vécu la saison passée quelque chose ensemble, reconnaît Christophe Pibouleu. Cela induit de l’affect et du lien, c’est indispensable, mais pour rivaliser avec Leucate, ce n’est pas suffisant. » En tous les cas, ces retrouvailles vont être l’occasion de mesurer les épaules du promu Gruissan et l’homogénéité de Leucate rodé depuis maintenant cinq ans aux joutes de la Fédérale 2. Pour éviter de faire, cette fois-ci, le yo-yo, Gruissan a conservé son ossature de l’an dernier et « opérer un recrutement judicieux ». Pour ce faire, il a misé sur l’expérience du demi de mêlée Yann Ecochard et du talonneur Jean-Baptiste Monneret en provenance de Millau, du flanker bédarridais Cyprien Barneron, du deuxième ligne d’Agde Rémy Fernandez et des trois-quarts et demi narbonnais Saki Navakadretia et Sébastien Rouet. Il va aussi pouvoir s’appuyer sur sa dynamique de l’an passé avec ses deux petits revers en vingtsept matchs. Cela ne permet pas à un promu de se hausser du col,

mais d’assurance cela lui donne à défaut un minimum de vraies certitudes. D’autant qu’il y a trois ans, « Gruissan avait emporté les deux matchs face à Leucate » n’a pas oublié Jean-Pierre Grand. MARQUER SON TERRITOIRE

Le scénario peut-il se répéter ? « On sort aussi de deux revers, en amical, face à Millau et Mazamet,

temporise son entraîneur

Christophe Pibouleu. On a fait montre de sérieux, mais il nous a manqué un petit quelque chose. Et puis, on ne va pas se lamenter, mais on est un peu à court physiquement et l’on a des suspendus et des pépins physiques. » « On est le petit poucet de la Fédérale 2 », n’oublie pas Jean-Pierre Grand. Sur ses terres, Leucate reste le favori, Gruissan, le trublion. « Pas du tout, le favori sur ce match, c’est Gruissan. Dans ses rangs, il y a du Pro D2, coupe l’ancien ouvreur de Narbonne Thomas Fournil. À Leucate, on a conservé 97 % de l’effectif, mais avec Laurent Pous, on a aussi apporté notre petite touche, amené des systèmes de jeu et l’on a encore des réglages à opérer. » « On n’a pas son expérience de la Fédérale 2, relève, à Gruissan, Christophe Pibouleu, on est dans la découverte et Leucate aura à coeur de marquer son territoire. On y va sans pression, mais on ne se sera plus, comme la saison dernière, aussi dominateur en mêlée. On va devoir digérer notre accession. » D’autant que sorti pour trois fois rien des play-off par Fleurance, le futur vice-champion de France, Leucate, entend remettre l’ouvrage sur le métier. Et entamer sa saison par un succès.

objectif est de gagner le « Notre maximum seul

de matchs boucle Thomas Fournil, mais sur ce derby, je le répète, Gruissan est le favori. »