Midi Olympique

TEL PÈRE, TEL FILS

NICOLAS COMBES ÉTAIT DEVENU LE PLUS JEUNE PRÉSIDENT D’UN CLUB FRANÇAIS EN SUCCÉDANT À SON PÈRE. QUATRE ANS APRÈS, LE CLUB TOURNE ROND.

- Par Guillaume CYPRIEN

En prenant la présidence du club de Bagnolet en 2014 à l’âge de seulement 19 ans, Nicolas Combes était devenu le plus jeune président français. Son père Hervé, qui l’avait précédé au poste, devait lâcher les manettes. Son engagement en tant que représenta­nt de la société civile auprès du maire de Bagnolet comme adjoint chargé des sports commandait son dégagement du club de rugby. Lui l’avait créé quatorze ans auparavant avec des amis proches en bénéfician­t de l’opération « 100 villes, 100 clubs » financée par EDF. « Nous formions des jeunes en entente avec Montreuil mais le club de Montreuil ne pouvait plus accueillir de monde. On

était complet. Nous avons décidé de créer un club à part entière », explique-t-il. Son fils avait suivi l’aventure depuis les origines. Il est, pour ainsi dire, né dans le club. Il en connaissai­t les moindres recoins, et toutes les personnes le composant. Si bien que les membres du bureau directeur, quand la question du remplaceme­nt d’Hervé Combes s’est posée, ont validé sans hésitation le principe de cette succession. Nicolas Combes avait donc remisé ses crampons sans même passer par la case seniors pour prendre en main l’héritage, une structure déjà bien développée dans ce qui était le plus grand comité régional de France avant la création des Ligues. « Au départ, dans les réunions régionales et départemen­tales, ma jeunesse ne plaidait pas pour ma crédibilit­é, se souvient-il. Et puis au club, ma jeunesse questionna­it parfois aussi les parents des enfants. Il a fallu que je fasse mes preuves. » Quatre ans plus tard, il est installé, et son jeune âge est devenu son atout majeur. UN LIEN DIRECT AVEC LA JEUNESSE

Sur la Ligue d’Ile-de-France, le club de Bagnolet est l’un de ceux dont la progressio­n constante navigue contre le courant de la baisse généralisé­e des licenciés des catégories cadettes et juniors. Il est aisé pour le « premier magistrat » d’aller voir ceux dont il est si proche puisqu’ils sont de la même génération, et de les convaincre de rester pour constituer un noyau dur et former une vraie équipe. Le mieux : il les entraîne. Il a repris les juniors avec son père et deux autres entraîneur­s. En tant qu’anciens troisième ligne, les deux Combes encadrent les avants. Ces deux phalanges de cette famille issue de Bédarieux sont devenues inséparabl­es. Et pour leur club qui a déjà donné au rugby français Mahamadou Diaby (UBB) et Mohamed Boughanmi (La Rochelle), ils tentent de grandir leur jeunesse dans la tradition rude du combat régulier sur terrain vert, de la fraternité, et de ce sens du devoir qui les a conduits tous les deux à diriger cette même associatio­n. En juin prochain, ils les emmèneront en Nouvelle-Zélande. « Tous nos éducateurs sont diplômés, insiste Nicolas Combes. Le club est parti de rien il n’y a même pas vingt ans, et nous présentons aujourd’hui des équipes dans toutes les catégories. Dans le contexte actuel, pour un club de Première Série, c’est énorme. Le rugby reste un vecteur d’éducation prioritair­e. Si nous faisons le nécessaire pour que les enfants adhèrent, alors ils y adhèrent. »

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