BARDOS STARS !
DEPUIS PRESQUE UN DEMI-SIÈCLE, BARDOS DÉFIE LES ALÉAS ET, MALGRÉ DES HAUTS ET DES BAS, SE MAINTIENT À UN NIVEAU PLUS QU’HONORABLE, EN FÉDÉRALE 3. LE RUGBY EST LE MOTEUR DU VILLAGE.
Une place désertée, un village mort. Voici trois ans, les deux cafés de Bardos, commune rurale du Pays basque, avaient fermé. Plus d’animation à l’heure de l’embauche, ou, le soir, quand le soleil d’automne ne parvenait pas à réchauffer les coeurs. Devant cette situation, le club de rugby a eu une illumination. Une idée de génie, saluée et plébiscitée par la population. Il a ouvert son club-house aux habitants. Ainsi, à l’heure du laitier, la place du village a retrouvé tout son dynamisme. Et, au bout de deux mois, les dirigeants et joueurs qui se relayaient bénévolement se sont effacés quand ces commerces ont trouvé des repreneurs, avec un sentiment de bonheur bien accroché au maillot.
L’US Bardos joue ainsi un rôle social, mis en lumière par cet épisode. La vocation toujours affirmée de son président, l’infatigable Jean-Baptiste Lamote, créateur du club il y a quarante-deux ans… et président depuis trenteneuf ans. Venu au village par l’intermédiaire de son travail, il était postier, il ne l’a jamais quitté. Les idées ne lui ont pas manqué pour faire vivre son club dans un endroit isolé où les citadins de Bayonne ou de Biarritz rechignaient à venir. Un canton étendu entre Peyrehorade et Briscous, sur la route de Bayonne.
LA FORMATION AVANT TOUT
Le président-fondateur savait alors que la survie de son club passerait par la formation. Pas un vain mot dans ce coin du Pays basque aux confins de la Gascogne. Dix ans après la création, il organise un service de ramassage en bus pour les jeunes, service qui perdure. Alors le club a grandi, quasiment toujours sans entente. Pas un mince exploit pour les « Bardostars » dont l’équipe première, alimentée par en grande majorité par les jeunes du canton, va même connaître la Fédérale 2. Aujourd’hui, l’US Bardos s’assume en Fédérale 3 et, sans visée particulière en tête, ne refuserait pas de revenir à ce niveau. « Notre objectif est… de faire le mieux possible, assure Jean-Baptiste Lamote. On n’a pas de frein. S’il y a la montée, on prend. La saison dernière, en Fédérale 3, on s’est qualifié pour les phases finales, alors, pourquoi pas faire mieux ! »
Avec un projet de jeu commun à toutes les strates du club, mis en place par Gilles Anetas, figure du club, et Daniel Dupouy, CTR, Bardos se remet sans cesse en question pour encore progresser. Et sait battre sa coulpe, sans aller chercher des causes extérieures à, parfois, des désillusions. « L’an dernier, poursuit le président, notre école de rugby est tombée à 80 éléments, contre 130, il n’y a guère. On s’est endormi ! »
Les idées ne manquent pas pour relancer la fréquentation du stade situé au centre du village. Autour aussi d’une certaine éducation. Comme ces voyages organisés pour tous les jeunes du club. Le dernier l’a été autour d’une notion citoyenne. À l’occasion d’un tournoi dans l’Aisne, à Laon, les cadets et juniors se sont rendus au « Chemin des dames » où était célébré le centenaire de cette bataille de la Première Guerre mondiale. En revenant par le Futuroscope. Il en faut pour tous les goûts… En attendant que les seniors ne se rendent à Munich pour évoquer la réconciliation.
Si la vie du village reste toujours intense à Bardos, le club de rugby n’y est pas étranger. Loin de là.