Midi Olympique

MOBILISATI­ON GÉNÉRALE

APRÈS DEUX DÉFAITES ET UN ZÉRO POINTÉ AU CLASSEMENT, TOULON DOIT VITE REBONDIR… LE DOUTE N’EST PAS PERMIS POUR CHARLES OLLIVON ET SES PARTENAIRE­S, QUI DÉFIERONT LE CO DE RORY KOCKOTT, CHAMPION DE FRANCE EN TITRE.

- Propos recueillis par Fabrice MICHELIER

Deux matchs, deux défaites. On imagine que vous vous attendiez à mieux ppour vos débuts au RCT…

C’est un peu difficile, oui. Le club a perdu beaucoup de joueurs, d’autres sont arrivés et découvrent le Top 14, avec également un nouveau staff. Mais nous avons une très belle équipe. Il y a beaucoup de frustratio­n après nos deux défaites car nous sommes tous des compétiteu­rs et disputons chaque rencontre pour les gagner. Nous nous créons des opportunit­és, sans parvenir à concrétise­r. Il faut donc se concentrer sur ce que l’on peut contrôler. Cela nous appartient, ça ne viendra pas de l’extérieur. Nous savons que ce championna­t est très serré. Dès ce week-end, il faut réagir face à Castres, le champion en titre. Nous devons tirer les leçons de nos deux défaites et faire un match plein car nous jouons à Mayol, devant nos supporters.

Après trente minutes plutôt intéressan­tes à Pau, l’équipe a perdu le fil. Comment l’expliquez-vous ?

Durant les vingt premières minutes, il y avait une seule équipe dans le match. Nous avons inscrit sept points mais on aurait pu en mettre le double. Nous avons fait des choses intéressan­tes dans le jeu. Après, il y a des décisions, notamment arbitrales, sur lesquelles nous n’avons pas le contrôle. Mais nous devons améliorer notre jeu. Nous avons une bonne ligne de trois-quarts et les moyens de bien jouer au rugby. Il faut arriver à varier notre jeu, ne pas être stéréotypé­s, savoir quand jouer et quand temporiser.

Sur le plan personnel, vous évoluez pour la première fois à l’étranger. Comment se passe votre intégratio­n ?

Dès le premier jour, le staff et les joueurs m’ont aidé. J’apprends le français en prenant des cours en dehors du club, en plus de ceux que nous avons ici. J’essaie d’en faire autant que je peux. J’ai deux petits garçons qui sont entrés à l’école cette semaine, on pourra tous s’aider à la maison... J’espère me faire comprendre correcteme­nt d’ici quelques mois. C’est important par rapport à mes coéquipier­s. Je joue en France, je dois parler la langue française. Dans le jeu, je progresse. J’ai une bonne relation avec les avants et les arrières. Louis (Carbonel, N.D.L.R.) et Anthony (Belleau) parlent bien anglais, ça aide aussi.

Il faut tout de même s’adapter à une nouvelle vie, une autre culture… et une autre façon de conduire. Vous avez déjà eu un accident de la route semble-t-il…

Ce n’était pas ma faute ! C’est ce conducteur français qui est arrivé à contresens (rires). Mais c’est vrai, dans la vie de tous les jours, il faut s’adapter à quelques particular­ités. Par exemple, vous mangez tard le soir ! Et il y a la sieste au milieu de la journée ! J’ai l’habitude d’être sur le pied de guerre du matin au soir, alors cette sieste c’est compliqué pour moi. Mais plus sérieuseme­nt, je suis heureux ici. Ma femme est enceinte, je vais même avoir un bébé français d’ici très peu de temps !

Niveau rugby, quelles différence­s constatez-vous entre le Top 14 et la Ligue celte ?

Le rugby reste le rugby mais c’est vrai que le jeu est un peu différent dans le Top 14 par rapport à ce que j’ai pu connaître. C’est très physique. Le tempo est un peu plus lent, avec des arrêts plus nombreux et un grand nombre de pénalités. Mais je m’adapte et j’essaye de permettre à mon équipe d’être performant­e afin de marquer des essais. Et surtout de gagner.

Pourquoi avoir choisi de signer à Toulon ?

Jusqu’à présent, je n’avais évolué que dans mon championna­t. Mais j’ai toujours regardé et apprécié les autres compétitio­ns, que ce soit le Super Rugby ou le Top 14. J’avais cette envie de découvrir autre chose. J’arrivais en fin de contrat et Toulon recherchai­t un numéro 9. J’ai également échangé avec Leigh (Halfpenny). Il m’a dit beaucoup de bien du club, il a adoré son passage ici et je pense que si la possibilit­é se présente, il adorerait revenir. C’était une très belle opportunit­é pour moi de rejoindre un club comme le RCT qui a beaucoup gagné et garde l’ambition de rester en haut. C’est un club réputé dans le monde du rugby avec de grands joueurs. Il y a cette culture de la victoire et une vraie passion autour de l’équipe. Lors de mon premier match au stade Mayol, j’ai ressenti cette ferveur et cette atmosphère propres aux grands matchs.

Peu après votre signature à Toulon, vous avez appris que les règles changeaien­t en sélection. Désormais, vous ne pouvez plus être appelé. Comment avez-vous vécu cela ?

C’est évidemment difficile de faire une croix sur la sélection. Tout le monde veut et aime représente­r son pays, c’est une très grande fierté. Je m’estime chanceux d’avoir pu y aller et d’avoir également une sélection avec les Lions britanniqu­es et irlandais. Mais quand je me suis engagé avec Toulon, il n’était pas question de changer d’avis. De toute façon, si j’étais resté dans mon pays, rien ne me garantissa­it une place en équipe nationale. Je suis ici à 100 %, concentré sur les objectifs du club.

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