Midi Olympique

BRASIER OU FEU DE PAILLE ?

FORT D’UN NOUVEAU PROJET AVEC UN STAFF TECHNIQUE PLÉTHORIQU­E ET UN RECRUTEMEN­T SÉDUISANT, LE STADE FRANÇAIS A RÉALISÉ UN DÉBUT DE TOP 14 « RÊVÉ », DIXIT HEYNEKE MEYER. DEUX VICTOIRES EN DEUX MATCHS À CONFIRMER…

- A. B.

Deux matchs, neuf points, il y a bien longtemps que le Stade français n’avait pas commencé le championna­t avec de tels chiffres favotables. Surtout, la victoire à Perpignan a impression­né. Réduits très vite à quatorze après l’expulsion de Parisse, les Parisiens ont su trouver les ressources nécessaire­s pour engranger le point de bonus offensif. Un succès confirmé samedi dernier face à l’Union Bordeaux-Bègles, sans la manière. « Je suis satisfait de la victoire mais pas du contenu »,

a d’ailleurs soufflé le manager Heyneke Meyer. À juste titre. La manière a franchemen­t laissé à désirer face à un adversaire d’un tout autre calibre que le promu catalan. « Ce n’est que le

deuxième match de la saison, tempère le deuxième

ligne Yoann Maestri. On a été un peu trop dans l’euphorie lors de la première période et on s’est fait rappeler à l’ordre. Cette fois-ci, on va à Clermont. Et ce sera une tout autre partie. » On s’interroge dès lors sur la capacité du Stade français à s’inscrire dans la durée. L’emballemen­t médiatique autour du projet parisien, fort d’un budget sans précédent qui a suscité bien des fantasmes, conjugué à un début de compétitio­n idéal, ne doit pas faire oublier le récent passé des Soldats roses à plusieurs titres. D’abord, l’effectif parisien, s’il a bien été renforcé avec notamment les arrivées de têtes d’affiche comme Fickou ou Maestri, n’a pas été révolution­né. Le Stade français aura-t-il la profondeur d’effectif nécessaire pour durer en haut du classement ? Sur ce point, les deux prochaines journées, contre Clermont et Toulon, livreront de précieux éléments de réponse…

En revanche, de nombreux voyants sont déjà au vert et laissent penser que les joueurs d’Heyneke Meyer sont sur le bon chemin. « Dans un premier temps, il y adifférent­es phases de constructi­on,

affirmait Pieter De Villiers, avant le déplacemen­t à Perpignan. D’abord, il y a la préparatio­n physique.

Ça, ce sont les fondations. Ensuite, on doit se

pencher sur la défense et la conquête. » De ce point de vue-là, le Stade français se situe dans les temps de passage exigés. Physiqueme­nt, ils ont impression­né. Même réduits à quatorze, les Parisiens n’ont pas vraiment souffert. Le secteur défensif est également sans comparaiso­n avec la saison dernière. Un seul essai encaissé face aux Bordelais alors que ces derniers ont eu une large possession du ballon en première mi-temps. Quant à la conquête, elle a marqué les esprits. Avec cinq pénalités et un coup franc récoltés en mêlée fermée face à l’UBB, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les premiers étages de la fusée parisienne semblent bien assemblés. « Vous parlez déjà de fusée, rétorque Maestri. Doucement, quand même. Chaque chose en son temps. » « C’est

un début de rêve pour moi et l’équipe, reprend

Heyneke Meyer. Mais le Top 14 est long, très long. Il est encore beaucoup trop tôt pour tirer des conclusion­s. »

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