Midi Olympique

UN NUL TOMBÉ DU CIEL

MONTPELLIE­R PAS DE QUOI PAVOISER APRÈS CE MATCH VRAIMENT SANS RELIEF, MONTPELLIE­R A RÉCOLTÉ UN MATCH NUL LARGEMENT DÛ À LA MÉDIOCRITÉ ADVERSE.

- Par Jérôme PRÉVÔT, envoyé spécial jerome.prevot@midi-olympique.fr

Le plus incroyable, c’est que ce Montpellie­r-là a failli gagner. Tout le stade l’a cru à la 76e minute quand les avants héraultais ont réussi une séquence impitoyabl­e de « ramassages » dans l’axe profond. L’essai ne faisait plus de doute quand Bismarck Du Plessis se sentit obligé de prendre le ballon alors qu’il faisait déjà partie du regroupeme­nt. Faute incontesta­ble logiquemen­t signalée par M. Cayre. Le MHR perdit ainsi sa balle de match, à cause d’un de ses joueurs les plus expériment­és (79 sélections avec les Springboks). Comme quoi, les clichés sont faits pour être démentis.

Bismarck Du Plessis a aussi récolté un carton jaune pour un plaquage haut, il fut aussi l’auteur d’un geste d’énervement sur le même Serin au sol (rien de très grave dans l’absolu, mais certains arbitres auraient pu mal le prendre). Mais à la 78e, il se rattrapa par un grattage décisif sur l’avant-dernière possession bordelaise. Le talonneur de fer a donc livré un match personnel assez raccord avec l’ambiance générale de la rencontre : une soupe indigeste, une purge, même, assénèrent les censeurs les plus sévères. À coups d’en-avants, de bourdes et de ratés magistraux des deux côtés (même Ruaan Pienaar était fébrile dans les tirs au but), Montpellie­r a récolté un match nul tombé du ciel, offert par des Bordelais englués dans la médiocrité.

Il était presque cocasse de voir les Montpellié­rains réagir après ce match bizarroïde. Ils oscillaien­t entre la surprise amusée et la contrition. Pas de triomphali­sme surjoué comme on en voit parfois après certains hold-up. Cette fois, ils n’ont pas osé. « On a fait trop d’erreurs, pas seulement sur l’occasion finale. On pourrait dire qu’on n’a pas encaissé d’essai à l’extérieur, c’est vrai. Mais bon, les essais que l’on n’a pas pris, c’est surtout parce que

ÉQUIPE À RÉACTION

les adversaire­s les ont manqués tout seuls, de leur propre faute… » analysait Paul Willemse, le deuxième ligne sud-africain, pas dupe. « Nous n’étions pas à cent pour cent, vous l’avez vu. Repartir avec deux points, c’est mieux que zéro » poursuivit-il plein de rigueur mathématiq­ue.

Vern Cotter n’a pas cherché à nous tromper sur la marchandis­e : « On ne peut pas dire que c’était un joli match. C’était haché, parsemé de fautes de part et d’autre. Je limite l’analyse à notre bilan comptable : deux points en ayant joué vingt minutes à quatorze. Après, les joueurs auraient pu lâcher, ils ne l’ont pas fait. Ils auraient même pu l’emporter à la fin. Mais je suppose que le temps de jeu effectif, n’est pas très élevé… En fait, c’était un match typique de début de saison, avec des combinaiso­ns pas au point, des ballons jetés en touche… »

Dans la préparatio­n de cette potion amère, Cotter avait plus d’excuses que son vis-à-vis. Il devait composer avec beaucoup d’absents (Cruden, Picamoles, Nadolo, Camara…). Il perdit aussi tout de suite Konstantin Mikautadze et Julien Bardy (ischio-jambiers). Le deuxième ligne géorgien est sorti dès la 2e minute sur blessure. Les premiers examens n’étaient pas rassurants. Vern Cotter a évoqué une fracture d’un avant-bras. Si ça se confirme, Mikautadze pourrait être indisponib­le pendant deux ou trois mois : nouveau coup dur pour le MHR, déjà peu épargné par les blessures.

Le demi de mêlée, Julien Tomas fut finalement plus sévère que son propre entraîneur. « Ces deux points ne sont pas rassurants, c’est sûr. Surtout à la vue de notre première mi-temps, catastroph­ique. C’était le néant. Le plus terrible, c’est qu’on a tenu vingt minutes à quatorze sans encaisser d’essai à l’extérieur. Ce genre de choses nous piquent, sans doute. Mais quelque part c’est dommage. Ces temps-ci, nous jouons comme une équipe à réaction…»

 ??  ?? Photo Justine Hamon Bismarck Du Plessis n’a pas fait le meilleur match de sa carrière, samedi. Montpellie­r non plus et Bordeaux encore moins. La rencontre fut d’un niveau très pauvre. Pour la première fois de la saison, un match de Top 14 n’a pas produit d’essai.
Photo Justine Hamon Bismarck Du Plessis n’a pas fait le meilleur match de sa carrière, samedi. Montpellie­r non plus et Bordeaux encore moins. La rencontre fut d’un niveau très pauvre. Pour la première fois de la saison, un match de Top 14 n’a pas produit d’essai.

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