POURQUOI CETTE BRONCA
LES BORDELAIS SONT SORTIS SOUS L’OPPROBRE DU STADE. LEUR ADVERSAIRE ÉTAIT PRENABLE, ILS N’ONT PAS ÉTÉ AU NIVEAU.
Dès le coup de sifflet final, une bronca a jailli depuis les travées de Chaban-Delmas. Une sanction qu’on peut comprendre après un match sans essai et sans rythme. Le plus triste, c’est que cette rencontre sembla à la portée des Bordelais qui ont passé vingt minutes en supériorité numérique avec le plus souvent la maîtrise de la possession et du territoire. Ce Montpellierlà était prenable, et ce match nul sonne vraiment comme une contre-performance, ça ne fait aucun doute. Qu’avons-nous décelé dans cette après-midi de grisaille ?
L’ABSENCE DE RYTHME
« Nous avons joué sans intensité. L’adversaire était venu pour ralentir le jeu et nous nous sommes fait piéger. Nous sommes restés au même niveau qu’eux » a reconnu Rory Teague. C’est fâcheux pour un entraîneur qui veut justement que son équipe joue sur un rythme soutenu avec une grosse exigence athlétique.
LES OCCASIONS GÂCHÉES
Bordeaux n’a pas été flamboyant, mais s’est créé des occasions. Le constat est à double tranchant. L’UBB n’a pas su négocier quelques situations favorables. Le cas Radradra est très emblématique. Le Fidjien a impressionné par trois franchissements clairs. Mais il nous a semblé qu’il négociait mal la fin de ses actions. La première fois, il gâcha un surnombre en faisant du travers. La deuxième fois, il donna un ballon trop mou à Seuteni qui par conséquent perdit sa vitesse à son extérieur. Nous avons été aussi frappés par l’essai refusé pour une passe en avant de Nabuli après une offensive petit côté qui semblait gagnante. La préparation de l’action fut pourtant d’une certaine qualité (quelle puissance d’Amosa…).
LA TOUCHE ENCORE COUPABLE
C’est décidément le point noir des Bordelais en ce début de saison. La conquête aérienne ne connut pas la même bérézina que face au Stade français, mais elle a laissé échapper trois ballons importants près des lignes qui auraient pu aboutir à des essais.
LES DÉFAILLANCES INDIVIDUELLES
Rory Teague a fait une réflexion qui n’est pas passée inaperçue. « Quelques joueurs ont peut-être la tête ailleurs en ce moment. Nous n’allons pas tous dans le même sens, certains sont sortis un peu du cadre. » À qui s’adressait-il ? À des auteurs d’en-avants vraiment mal venus en début (Amosa) et en fin de match (Pélissié, Kaulashvili) ? À des cadres qui se font sanctionner d’une façon étonnante sur des regroupements (Marais) ? À un buteur qui manque deux pénalités tout à fait dans ses cordes (Serin) ? À un ballon tombé sur une pénaltouche ? À une sortie de mêlée étonnamment mal négociée à 5 mètres de l’en-but ? (Un vrai crève-coeur quand on y repense).
LES RÉGLAGES À DÉSIRER
L’UBB a beaucoup recruté à l’intersaison. L’équipe ne serait donc pas encore à même de donner tout son potentiel. Jefferson Poirot, le capitaine argumentait en ce sens. « Beaucoup de choses ont changé, c’est vrai. Mais désormais à l’UBB, on se dit les choses entre nous. On a même progressé là-dessus, les réglages vont venir petit à petit justement par cette franchise. Mais je le reconnais, on demande du temps, mais on n’en a pas forcément. Agen et Clermont se profilent. »