Collazo, monsieur bricolage

C’était une crainte de début de saison, laquelle s’est plutôt vérifiée sur les trois premières journées : si l’effectif de Toulon a fière allure sur le papier et s’il recèle encore des talents évidents, le groupe n’est sûrement pas aussi homogène qu’il n’y paraît à première vue. D’abord, les pertes de poids lourds comme Nonu, Ashton ou Vermeulen n’ont pas forcément été compensées. « Le RCT ne repose pas sur un joueur, avait déclaré Patrice Collazo à son arrivée. Il n’est pas possible de s’arrêter sur tel ou tel départ. » Reste que plusieurs postes apparaissent en souffrance, à commencer par celui d’arrière où ni Hugo Bonneval ni Jonah Placid, les deux spécialistes, ne sont encore parvenus à s’imposer. Certes, il faut donner du temps aux intéressés mais, de façon globale, la ligne de trois-quarts manque de richesse et d’harmonie. Un exemple ? Bastareaud et Fekitoa sont les deux seuls centres de formation d’envergure quand le RCT possède trois ouvreurs de haut niveau (Carbonel, Trinh-Duc, Belleau). Bien sûr, Tuisova ou Belleau sont mieux que des solutions de dépannage au poste, quand Trinh-Duc pourra jouer les couteaux suisses. Mais cela suffit-il pour tenir une saison entière ? « Quand on prend le groupe dans sa globalité, il y a de quoi faire une équipe équilibrée et compétitive, avait assuré Collazo cet été. À nous, le staff, de faire les bons choix pour que l’ensemble soit complémentaire. » À sa décharge, le technicien a débarqué très tard sur la Rade et se trouve donc « victime » de ce timing en récupérant à sa disposition un effectif déjà construit. Il a d’ailleurs cherché à s’y adapter. De manière excessive ? Chacun en jugera mais l’ancien pilier, déjà réputé pour ses innovations régulières à La Rochelle, a procédé à des reconversions, comme Tuisova au centre, donc, ou Rebbadj en troisième ligne. Et il n’est pas aidé par la vague de blessures qui s’abat sur son groupe (voir ci-contre), qui le met à rude épreuve et peut mettre en lumière des carences dans son élaboration en amont. Sauf à surprendre encore avec de nouvelles trouvailles...