Midi Olympique

« Je suis triste de honte »

DANYS MARACHE - Président de Soissons DEPUIS TOULON OÙ IL SÉJOURNE EN VACANCES, LE PRÉSIDENT DE SOISSONS DANYS MARACHE EST REVENU SUR LE FORFAIT DE SON ÉQUIPE RÉSERVE ET LA GROSSE DÉFAITE DE SON ÉQUIPE PREMIÈRE À CAEN.

- Par Guillaume CYPRIEN

Votre premier déplacemen­t de la saison dans votre championna­t de Fédérale 3 s’est soldé par le forfait de votre équipe réserve et la très large défaite de votre équipe première (78-5). Comment expliquez-vous cette situation précaire à peine la compétitio­n démarrée ?

On l’a vu venir dès la reprise le 8 août. Personne ne se pressait pour apporter ses papiers et faire valider sa licence. On voyait bien qu’on ne serai pas prêt. Mais à ce niveaulà, quand même… Je vais vous dire, un ami m’a appelé le soir même pour savoir ce qui s’était passé. J’ai eu honte. Je suis triste de honte de voir ça chez nous.

Qu’est qui a cloché ?

Les joueurs ont traîné les pieds. Ils ont reporté leur rentrée au match suivant. Ils n’ont pas voulu faire les cinq cents kilomètres jusqu’à Caen, et puis c’est tout. Aller chez le médecin pour établir un certificat de pratique, ce n’est pas la mer à boire quand même. Ils ont préféré faire attendre pour valider leur licence plus tard.

Ce n’est pas de très bon augure pour la suite…

Vous savez, nous sortons d’une saison très éprouvante pour tout le monde. Je suis quand même le président qui a été prendre 124 points à Courbevoie. Nous avons pris un certain nombre de gros cartons durant tout le championna­t. Ce n’est pas facile. Depuis que nous sommes remontés en Fédérale 3 il y a trois ans, nous assistons à une lente érosion de notre équipe. Les jeunes nous quittent pour leurs études. Les vieux vieillisse­nt et nous avons du mal à les remplacer. Cela rejaillit sur le moral de tout le monde, c’est compréhens­ible.

Pourquoi vous être battu alors pour rester en Fédérale 3 ?

Mais la question s’est posée de savoir si nous ne ferions pas mieux de retourner en Honneur pour nous régénérer. Elle n’a pas été tranchée. Et puis, il y a aussi les considérat­ions économique­s qui rentrent en ligne en compte. En Fédérale 3, la municipali­té nous aide davantage en nous remboursan­t nos moyens de transport, ce qu’elle ne fait pas en honneur. Ça n’a l’air de rien, mais c’est un budget de 20 000 euros approximat­ivement, et cela nous aide beaucoup à vivre.

Comment imaginez-vous la suite de la saison ?

Je ne sais pas. Il faut attendre le match de dimanche. Nous jouons un derby des Hauts-de-France à domicile contre un promu, Roubaix. Si les joueurs ne sont pas motivés par ce genre de match, s’ils ne font pas l’effort de faire leur licence pour y participer, je ne sais pas ce qui se passera.

Et pourtant vous aviez enrôlé Sofiane Chellat à l’intersaiso­n, le pilier de Massy, qui est venu vous épauler à l’entraîneme­nt…

Oui, Sofiane est de chez nous, et je lui avais demandé de venir nous aider. Ce qu’il fait avec la meilleure volonté du monde. J’espère que les joueurs vont en profiter pour se motiver davantage. C’est une chance de pouvoir compter sur son expérience.

À titre personnel, en tant que président, cette situation vous inquiète-t-elle pour l’avenir ?

Non. Notre formation fonctionne. Notre école de rugby reste une réussite. Il n’y a pas d’inquiétude. En tant que président membre du club depuis plus de cinquante ans, je suis juste heurté par la légèreté de certains comporteme­nts. Vous savez, nous avons soixante-dix inscrits en seniors. Nous allons faire la saison, et nous allons encore une fois essayer de nous maintenir. Mais je regrette que nous baissions la tête dans les moments difficiles.

 ?? Photo DR ?? Danys Marache, le président de Soissons (à droite), ici à Toulon aux côté d’Olivier Beaudon (à gauche), formé au club avant de devenir joueur profession­nel.
Photo DR Danys Marache, le président de Soissons (à droite), ici à Toulon aux côté d’Olivier Beaudon (à gauche), formé au club avant de devenir joueur profession­nel.

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