Guirado, dernier des Mohicans
La semaine dernière, le RCT a gagné mais a aussi perdu Rhys Webb, Charles Ollivon et Mathieu Bastareaud. Soit le nouveau dépositaire de son jeu, son capitaine intérimaire du début de saison et celui de l’année passée. Trois mois après avoir vu partir Ma’a Nonu, Duane Vermeulen ou encore Chris Ashton…
« Je crois beaucoup dans le collectif », avait déclaré Patrice Collazo, en juin. Certes, mais le manager reconnaissait aussi volontiers l’importance des joueurs cadres, capables de guider leur équipe dans la bonne direction, par leur talent mais aussi et surtout par leur aura : « À mes yeux, il faut un équilibre entre des jeunes, des joueurs à dimension de club et des éléments de classe mondiale. » Les tenants de la dernière catégorie, comme frappés par une malédiction, se comptent désormais sur les doigts d’une seule main. Il reste Guilhem Guirado, le capitaine du XV de
France. Le talonneur se trouve être le dernier Mohican des belles années du RCT. Son expérience et son investissement sans faille le rendent précieux, même si ses deux débuts de match successifs sur le banc interpellent autant que la perte de capitanat.
Son entrée en jeu décisive face à Castres et ses prises de parole percutantes rappellent une évidence : il possède les atouts pour être l’homme de la situation et aiguiller cette équipe en quête de certitudes. Sa place apparaît incontournable dans l’opération renouveau. À ses côtés, la présence de Liam Messam peut se révéler salutaire. Le troisième ligne, arrivé en août, se pose d’ores et déjà en cadre du vestiaire. Le All Black est arrivé affûté et a rassuré sur son degré de motivation avec des interventions tranchantes et une activité notable. Son charisme et son influence de double champion du monde sont de nature à apporter de la sérénité à un paquet d’avants affaibli. Derrière, en revanche, sans Webb, Bastareaud ni Trinh-Duc, la ligne va devoir se chercher un patron. Les Tuisova, Fekitoa et autres Nakosi peuvent déstabiliser n’importe quelle défense sur un éclair. Mais quelques étincelles ne sauraient remplacer la maîtrise, dans ce championnat si exigeant. Les premiers exploits de Julian Savea, jusque-là discret, sont espérés au plus vite sur la Rade. Avec l’espoir de voir le déclic se provoquer pour l’attaque rouge et noir, cancre de la division avec quarante-sept points inscrits en trois matchs.