Midi Olympique

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Né le : 8 février 1989 à Greytown (Nouvelle-Zélande) Mensuratio­ns : 1 m 82, 100 kg Poste : Ailier Clubs successifs : Hawke’s Bay (2007-2014), Hurricanes (2008-2009), Crusaders (2010-2014), Clermont (2014-2015), Hawke’s Bay (2015), Waratahs (2016), Wairarapas Bush (2016-2018), Nevers (depuis 2018)

Sélections nationales : 10, en équipe de Nouvelle-Zélande (2009-2012) 1er match en sélection : à Cardiff, le 7 novembre 2009, Pays de galles Nouvelle-Zélande (12-19)

Points en sélection : 30 (6 essais) Palmarès : champion du monde (2011), champion du monde junior (2008 et 2009), champion du monde des moins de 19 ans (2007). Le président neversois, en évoquant pour la première fois le cas Guildford, avait tenu à d’abord exprimer sa compassion. Conscient qu’on ne sort pas indemne d’un dramatique rendez-vous avec l’Histoire. En 2009, Zachary a côtoyé le sublime et l’abîme, un titre planétaire avec les moins de 20 ans néo-zélandais et, le même jour, le décès de son père, en tribune. « Le président m’a offert l’opportunit­é d’exercer à nouveau mon métier. Merci à lui. Je veux donner le meilleur de moi pour l’équipe. J’ai beaucoup d’expérience à transmettr­e. »

Finis les zig-zag de Zac qui, petit à petit, avaient assombri une éblouissan­te carrière. Jusqu’à envoyer, il y a deux ans, le talentueux ailier jouer un rôle de semi-pro avec le Waïkato Rugby Union, et se pencher au chevet d’enfants en difficulté­s. « J’ai enseigné à de jeunes autistes, des gamins de 9-10 ans qui peinent à lire et à écrire. Ça m’a aussi beaucoup aidé. » Enfin adulte ? « J’espère » lâche-t-il en français, avec un sourire qui en dit long sur sa volonté mais, aussi, ses difficulté­s à rester dans le droit chemin. Il sait qu’à l’approche de la trentaine, l’heure n’est plus aux incartades. « C’est le bon moment pour moi. À Clermont, j’avais 24 ans… » souligne-t-il, comme regrettant une jeunesse écornée. « Ce n’est pas un nouveau Zac. C’est un Zac qui a changé », affirmet-il.

ZACK HENRY, LE POINT D’APPUI

Ce Zac-là, Neversois, s’est replongé dans le rugby dès son arrivée. L’entraîneme­nt à hautes doses pour retrouver un niveau digne de son standing. « I’m good, very good »*, répond-il lorsqu’on l’interroge sur sa santé physique. « Je suis prêt pour affronter cette compétitio­n qu’est le Pro D2, dont je connais l’exigence. Le plus compliqué pour moi c’est, en tant que nouveau, d’apprendre à jouer ensemble. » Zac Guildford ne

va pas rechigner à la tâche, bien au contraire. « Je veux progresser

tout au long de la saison. » En distillant aussi quelques conseils à ses équipiers ? « Je vais répondre pour lui, devance Zack Henry, assis à

ses côtés. Il nous montre l’exemple à chaque instant. »

Fort de son passé, finalement, Zac Guildford transmettr­a beaucoup

au groupe. « Avec les All Blacks, chacun savait ce qu’il avait à faire sur un terrain. L’élément le plus important avant un match résidait alors dans la préparatio­n mentale. Ici, toutes les conditions sont réunies pour réussir. Les entraîneur­s sont bons. Guillaume (Jan), « very good ! » J’ai même découvert la cryothérap­ie, preuve que le club est à la pointe du progrès. Après, si on veut qu’une équipe gagne beaucoup, elle doit travailler beaucoup. » Sérieux sur le pré, Zac Guildford trouve de quoi s’occuper en dehors. « Avec Zack (Henry, N.D.L.R.) nous rigolons souvent. C’est un marrant ! » Quand on lui dit que l’un est All Black et l’autre « all blagues », il éclate de rire. Comme lorsqu’il partage, avec son copain, d’épiques parties de bowling ou quand ils regardent des séries anglaises à la télé. « Ici, personne ne joue au cricket. Ce n’est pas comme chez nous où ce sport est incontourn­able. On s’occupe autrement. Nous jouons au mini-golf. Nous avons déjà beaucoup visité la ville et Paris n’est pas loin, si l’on veut se divertir. »

UN NOIR À ADOUCIR

La saison a débuté pour Zachary et avec elle, un nouveau challenge. « Il sait qu’il a déconné par le passé, il nous l’a dit, révèle Guillaume

Jan, entraîneur des lignes arrière. On sent qu’il a envie. Il est très investi. C’est un garçon agréable. Entre nous, c’est une question de confiance. »

Zac se donne encore cinq-six ans à jouer au rugby. Il n’a pas encore précisémen­t réfléchi à sa reconversi­on. Tout juste évoque-t-il des études en lien avec le rugby, pour, peut-être, devenir entraîneur. Où ? Il l’ignore encore. Peut-être, aussi, fondera-t-il une famille. « Ma fiancée, Huia Harding, joue en équipe de Nouvelle-Zélande à 7. Elle participe au circuit mondial. »

Avant cela, Zac Guildford a d’autres tâches à accomplir. En portant le maillot jaune et bleu de Nevers, il souhaite « réaliser une belle saison ». Sous ses nouvelles couleurs, histoire d’adoucir ce noir qui lui a finalement trop collé à la peau. Histoire d’oublier définitive­ment l’adolescent turbulent. À jamais. « Never », en anglais. ■

* Je vais bien, très bien

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