LES PROMESSES DE ZAC
Casquette, tongs, short, T-shirt. Un quidam pourrait voir là un touriste à la gueule d’acteur. Sauf que son polo gris laisse saillir une musculature imposante, sur laquelle d’impressionnants tatouages disent des origines lointaines et, sans doute aussi, un amour pour le pays au long nuage blanc et ses proches qui le peuplent. Le Néo-Zélandais Zac Guildford vient de terminer une intense journée d’entraînement. Un sourire illumine son visage. Le moment d’ouvrir une parenthèse et d’évoquer sa vie. Flanqué de son inséparable nouvel ami, Zack Henry, Guildford parle à coeur ouvert, habitué des interviews, nombreuses. « Quatre
cents », estime-t-il à la louche dans un français qu’il ne maîtrise pas encore assez. Heureusement, son pote anglais se balade dans la langue de Molière.
Ils auraient voulu le faire exprès qu’ils ne s’y seraient pas mieux pris. Arrivés tous les deux à l’intersaison pour renforcer l’effectif neversois, Guildford et Henry ont tout de suite sympathisé. Audelà de la ressemblance patronymique, ils se retrouvent sur le même feeling, s’entraident et débutent une nouvelle carrière. Le tout chapeauté par l’ancien deuxième ligne Yohan Carpentier, officiellement coordinateur de l’intégration des joueurs étrangers au sein de l’Union sportive olympique nivernaise Nevers Rugby. Carpentier, l’ancien deuxième ligne, marié à une Fidjienne et qui découvrit la culture îlienne grâce à Sireli Bobo, qu’il rencontra au Biarritz olympique, est celui qui accueille, à l’aéroport, les garçons venus d’un autre pays. Il parle anglais et connaît toutes les subtilités administratives de l’Hexagone face auxquelles ces gaillards qui atterrissent sur le sol français pourraient se montrer hermétiques. Ou surpris. Pour une grande majorité de la délégation étrangère de Nevers, il tient le rôle de grand frère et pas uniquement à cause de ses 2,02 m et, lorsqu’il jouait, ses 145 kg.
« CE N’EST PAS UN NOUVEAU ZAC. C’EST UN ZAC QUI A CHANGÉ »
Les bonnes conditions sont réunies pour que Zachary Robert Guildford, champion du monde 2011 sous la célèbre tunique des All Blacks, redevienne rugbyman professionnel. « J’avais le choix entre rester en Nouvelle-Zélande, disputer l’ITM Cup,
ou venir à Nevers » note-t-il, sachant les portes du Super Rugby et du Top 14 temporairement closes. Pour beaucoup, il a encore à traîner le boulet de son passé tumultueux. Pas pour Régis Dumange.