Midi Olympique

LES CLUBS VOTENT CONTRE

VENTE DU CHAMPIONNA­T MARDI, LES PATRONS DES DOUZE ÉCURIES DE L’ÉLITE ANGLAISE SE SONT RÉUNIES. ELLES ONT PRÉFÉRÉ REPOUSSER LA PROPOSITIO­N DE CVC CAPITAL, EN ESPÉRANT MIEUX TRÈS BIENTÔT.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Mardi, les présidents des clubs du Premiershi­p se sont réunis pour un vrai rendez-vous d’affaires. Fallait-il accepter l’offre de la société CVC Capital qui voulait acquérir 51 % de Premiershi­p Rugby, la société qui chapeaute le championna­t ? La réponse est non. Les « boss » des douze clubs d’élite n’ont pas voulu céder le contrôle de leur ligue à un investisse­ur extérieur. Ce n’est pas le principe qui les a dérangé mais le prix. 275 millions de livres (environ 308 millions d’euros), ce n’est pas assez pour eux. A priori, les thèses de Bruce Craig ont prévalu. Le président de Bath n’est pas du genre à foncer tête baissée à la moindre excitation. Il connaît bien le

monde des affaires et sait évaluer le prix des choses. Pour lui, le championna­t anglais vaut environ 800 millions d’euros. « La bonne nouvelle, c’est que notre produit est attractif, a expliqué Ian Ritchie, président exécutif de Premiershi­p Rugby. Mais si nous avons refusé, pour l’instant, c’est à cause d’une question de valorisati­on. Mais nous ne sommes pas contre un investisse­ment extérieur, bien au contraire, y compris si nous sommes minoritair­es. »

CVC, C’EST DU SÉRIEUX

Il faut dire que CVC Capital, c’est du très sérieux. Ce fond d’investisse­ment fondé en 1981 fut détenteur des droits commerciau­x de la Formule 1 pendant dix ans (2006-2016) avant de les revendre pour 8,5 milliards de dollars à Liberty Media. Cette société a donc de la réserve et les présidents anglais veulent retirer un maximum d’argent de l’arrivée d’un tel mastodonte. On rappelle que les clubs du Premiershi­p ne roulent pas vraiment sur l’or. Ils ont des bons joueurs, des stades de plus en plus accueillan­ts mais sans leurs mécènes, ils ne seraient pas grandchose. L’inflation des salaires fut un vrai cyclone pour eux. En 2016-2017, les pertes cumulées avait atteint la barre des 28 millions de livres. Un seul, Exeter, avait fait des profits. Worcester avait perdu 8 millions de livres avec un chiffre d’affaires inférieur à sa masse salariale.

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