Midi Olympique

« J’AI ACHETÉ UN WATT BIKE »

S’IL TRAVAILLAI­T DAVANTAGE, LE NÉO-ZÉLANDAIS SERAIT PROBABLEME­NT LE MEILLEUR PILIER DU CHAMPIONNA­T. EN A-T-IL SEULEMENT CONSCIENCE ?

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Ben Tameifuna n’a pu biffer de sa mémoire les terribles images de la mêlée clermontoi­se broyant le bel édifice du Racing, en début de saison. Habituelle­ment si dominant dans l’exercice, « Big Ben » s’est fait surprendre par son vis-à-vis, Loni Uhila, l’ours tonguien, 126 kg de barbaque torrentueu­se et deux combats de boxe profession­nels à son actif. « Contre Clermont, explique

Tameifuna en préambule, nous n’étions pas prêts à relever le défi que voulait nous imposer leur pack. Nous avons été trop légers. On pensait que ce serait facile et leurs avants nous ont largement dominés. […] J’ai souffert, c’est vrai. Mais depuis, j’ai beaucoup travaillé pour devenir meilleur et éviter que cela ne se reproduise. » L’ancien droitier des Chiefs a conscience d’avoir une revanche à prendre sur un début d’exercice poussif et, surtout, une dernière saison ratée. Hors de forme six mois durant, Ben Tameifuna avait logiquemen­t été mis à l’écart des grands matchs par Laurent Travers, qui lui préférait alors Cedate Gomes Sa et Census Johnston, réputés plus mobiles. Alors, Tameifuna s’était-il éteint après avoir prolongé son contrat de deux ans dans les Hauts-de-Seine ? Il doit y avoir un peu de cela, oui. « La saison dernière a été difficile, explique l’intéressé. Je n’ai par exemple pas joué la finale de Champions Cup, ce qui m’a beaucoup meurtri. […] Après ça, j’en ai bavé mais je respecte le choix du coach. La prochaine fois, je ferai en sorte qu’il me choisisse moi et pas un autre. »

LE SECRET DU DÉMÉNAGEUR

Est-ce une simple déclaratio­n d’intention ? Un élément de langage ? Ou alors le meilleur pilier de la saison 2015-2016 a-t-il réellement décidé de devenir enfin intouchabl­e à son poste ? « Je ne veux pas avoir de regrets, poursuit-il. Je ne veux pas me retrouver à 35 ans assis sur un fauteuil à me lamenter : « Merde, si j’avais bossé un peu plus, j’aurais pu connaître une tout autre carrière. » Alors, j’ai décidé de changer. Je vais tout donner pour devenir le meilleur. »

Quelque peu empâté à son retour de vacances (il pesait alors 166 kg), Ben Tameifuna

n’a pas fait dans la demi-mesure pour prouver à Travers et Noriega qu’il avait changé : « Cet été, je suis revenu au club deux semaines avant tout le monde. J’ai acheté un watt bike (vélo à résistance, N. DL.R.) et j’ai tout fait pour être au top, le jour où les coachs reviendrai­ent au Plessis. Je roulais vingt minutes tous les matins avant d’aller au club, puis vingt minutes le soir quand je rentrais à la maison. J’ai également fait attention à tout ce que je mangeais. Parce qu’en vacances, chez ma mère, j’étais trop fatigué pour penser au régime. J’avais besoin de me relaxer, vous comprenez… » En quelques semaines, Ben Tameifuna a ainsi perdu quinze kilos et n’en pèse plus

« que » 151 aujourd’hui. Un cadeau du ciel, avant de recevoir les champions de France à l’Arena. Parce que, qui que l’on soit, où que l’on aille et quoi que l’on fasse, on a toujours besoin d’un « Big Ben » en bonne forme, n’est-ce pas ? « Le jour où Johan Goosen m’a appelé pour me dire qu’il quittait le club pour rentrer en Afrique du Sud, conclut-il dans un sourire, je venais d’apprendre que j’emménageai­s dans une maison plus vaste. Alors, je lui ai dit : « Tu vas faire quoi

de tes meubles, Goose ? » Au final, j’ai passé une matinée à faire le vide dans son appartemen­t. Et lui m’a donné un lave-vaisselle, un lit, une télé et plein d’autres trucs. C’était du gagnant-gagnant ! »

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Photo Icon Sport En grosses difficulté­s face à Clermont puis absent à Toulouse, Ben Tameifuna, qui sort d’une saison moyenne, veut remettre les pendules à l’heure.

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