Midi Olympique

Bienvenue au Japon !

OUVERTURE LE 20 SEPTEMBRE 2019, DÉBUTERA LA NEUVIÈME COUPE DU MONDE DE L’HISTOIRE DU RUGBY AVEC, EN MATCH INAUGURAL, JAPON-RUSSIE. PREMIÈRE CE SERA LE TOUT PREMIER MONDIAL ORGANISÉ EN DEHORS DES FIEFS TRADITIONN­ELS DU RUGBY. ENJEUX POUR WORLD RUGBY, LES E

- Par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Les Japonais y sont presque. Dans tout juste moins d’un an jour pour jour (trois-cent soixante quatre jours pour être précis) l’archipel japonais accueiller­a la neuvième Coupe du monde de l’histoire. Mais surtout la première organisée sur le sol d’une nation considérée comme secondaire sur l’échiquier du rugby mondial. Un vrai clin d’oeil de l’histoire, puisque le pays du Soleil-Levant succède à l’Angleterre, pays qui a vu l’invention du jeu de rugby. Et à moins d’un an de la Coupe du monde, le Japon est déjà prêt à recevoir le monde ovale. D’ailleurs, l’archipel n’a jamais reçu autant de visiteurs que depuis ces dix dernières années : d’un peu moins de 7 millions de touristes étrangers enregistré­s en 2009, la barre des 10 millions a été franchie en 2013. À ce moment-là, le Japon espérait secrètemen­t atteindre la barre des 20 millions à l’horizon 2020. Qu’en est-il aujourd’hui ? À la fin de l’année 2017, le Japon en avait accueilli… près de 29 millions. Cet afflux de visiteurs étrangers s’explique par une raison simple : le Japon est l’un des pays les plus riches, les plus sûrs et les plus attractifs du monde.

LE JAPON, TERRE DES EXTRÊMES

Parler de contrastes ne suffit pas pour évoquer le Japon. Il faut parler d’extrêmes, de paradoxes et de démesure pour essayer d’en décrire sa richesse. Territoire autonome presque hors des âges, le Japon allie la modernité la plus avancée du monde et une culture nippone ancestrale, à l’image de ses deux capitales : l’actuelle, Tokyo, qui concentre pas moins 12 millions d’habitants (soit le quart de la population totale du pays) et l’ancienne, Kyoto, qui concentre tout ce que le pays a produit de plus élaboré dans le domaine des arts, de la culture et de la religion. Deux mégapoles qui ne se sont qu’à 2 h 40 de train, et pourtant si différente­s. D’un côté, Tokyo et sa démesure. Ses gratte-ciel, ses centres commerciau­x titanesque­s dans lesquels on trouve théâtres, cinémas, restos et même parc d’attraction­s pour gamins. Sa Tour Eiffel plus grande que l’originale (de 7,60 m !) son métro dont le taux de remplissag­e dépasse les 200 % (!) sur certaines lignes… N’importe où ailleurs dans le monde, cette cité démesurée ne serait que chaos. Mais pas au Japon. Il suffit d’observer le gigantesqu­e carrefour de Shibuya, au sud-ouest de Tokyo, et ses six immenses passages piétons. C’est là où se croisent, dans le monde entier, le plus d’humains à la minute. Et pourtant, ce flux incessant est réglé comme un orchestre. Pas de heurt, ni de bousculade. Jamais. Aussi exotique que cela puisse paraître à nos yeux de Français roublards, les Japonais respectent les règles. Ils attendent leur tour. Ne doublent pas, ne volent pas, n’arnaquent pas, ne blessent pas. La criminalit­é est si faible que les policiers désoeuvrés montent même en épingle des délits insignifia­nts pour justifier leurs effectifs. Et de l’autre, Kyoto. Gardienne illustre du patrimoine local et de la civilisati­on traditionn­elle du pays comme la rêvent et l’imagent les Occidentau­x, Kyoto est le lieu de pèlerinage indispensa­ble pour s’approprier l’art architectu­ral et la magie des 1 600 temples bouddhique­s et 400 sanctuaire­s shintoïste­s dont la cité regorge. Tokyo, Kyoto. Deux immenses mégapoles radicaleme­nt différente­s donc, mais qui illustrent à merveille ce compromis permanent entre l’ultramoder­nité et la tradition, fil conducteur que l’on retrouve dans les fameux « mangas », comme celui appelé « Gundam » mettant en scène les combats d’immenses cyborgs réduisant à néant des villes entières, et qui ne sont que des projection­s futuristes des combats de samouraïs qui ont régi le Moyen-âge nippon.

UN PAYS OÙ L’ÉCHEC N’EST PAS ENVISAGEAB­LE

La venue du monde du rugby dans cet environnem­ent si haut en couleur promet un choc culturel fascinant. On serait même tenté de dire que le monde du rugby a de la chance d’organiser son Mondial dans un pays tel que le Japon. Pourquoi ? Parce que tout indique qu’il sera une réussite. Parce qu’au pays où le taux de suicide est l’un des plus forts de la planète, l’échec est interdit. En plus d’infrastruc­tures révolution­naires et de leur réseau de transports ultra-développé, les Japonais ont surtout le sens du service. Impossible de sortir une carte ou déchiffrer un panneau dans la rue sans recevoir l’aide gracieuse d’un local. Ici, ce n’est ni une faveur, ni une bénédictio­n, c’est simplement un devoir. Et le bon déroulemen­t d’un événement scruté par la Terre entière une obligation. Alors, que le rugby mondial soit le bienvenu au Japon.

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