Comme on se retrouve, quatre mois après...
Le FCG attend Enzo Forletta de pied ferme. À plus d’un titre. La saison dernière, le pilier gauche avait mis au supplice ses homologues directs, contribuant grandement aux trois succès sang et or, notamment en finale, face à leur principal rival pour la montée. Mais le Catalan pure souche se trouve aussi dans le viseur des Isérois pour un second motif. À l’occasion des célébrations au Castillet, dans l’euphorie du moment, il avait entonné cette phrase au micro : « Les Grenoblois,
le bouclier, ils le verront à la télé… » La vidéo, publiée sur Twitter par un supporter, avait trouvé une résonance toute particulière du côté du stade des Alpes. Elle avait servi de levier de motivation pour David Mélé et ses partenaires dans la préparation du match de barrage face à
Oyonnax. « Pour être honnête, la chanson d’Enzo nous a plutôt bien servis dans la
semaine, avait alors déclaré le demi de
mêlée. On s’est dit que tout le monde nous prenait pour des cons et qu’il fallait donner une autre image. C’est bien, ça fera une belle revanche entre Perpignan et Grenoble la saison prochaine… » Quatre mois après, le moment est arrivé. Côté grenoblois, un esprit de double revanche anime les esprits. « On se rappelle que la finale de Pro D2 avait basculé après les premières mêlées, où nous nous étions fait emporter, se souvient le talonneur Étienne
Fourcade. Cette année, de nouveaux joueurs nous ont rejoints, et nous sommes peut-être un peu mieux préparés. J’espère qu’on ne va pas charger. Ce sera une des clés du match, mais pas la seule. » Renforcée par les arrivées des expérimentés Lazar, Aulika ou Kubriashvili, la mêlée iséroise est apparue relativement solide sur les quatre premières journées et peut espérer inverser le rapport de force avec des Catalans au rendement tout juste suffisant dans ce secteur en l’absence de Brown et de Sione. Enzo Forletta figure d’ailleurs à la troisième place des joueurs les plus sanctionnés du Top 14 avec 6 coups de sifflet à son encontre. Lui le premier reconnaît devoir hausser son niveau : « Je ne suis pas du tout satisfait, confiait-il récemment. Je ne suis pas au niveau que demande ce championnat, il va vite falloir que je me réveille. » La belle passe d’armes attendue au stade des Alpes peut se révéler à double tranchant.