Midi Olympique

UN MANQUE DE PATIENCE

CLERMONT TROP IMPRÉCISE, L’ASM N’A PAS SU MARQUER DANS SES TEMPS FORTS, PAR MANQUE DE PRÉCISION ET DE PATIENCE. DES APPROXIMAT­IONS DÉJÀ APERÇUES À PAU ET QUI CETTE FOIS, PROVOQUENT LEUR PREMIÈRE DÉFAITE.

- Par Jean-Yves SAINT-CÉRAN

Voilà, l’ASM est tombée. Certes contre une équipe girondine agressive à souhait, mais tombée quand même. Même si cette première défaite n’a rien d’infamante, elle a de quoi agacer l’équipe clermontoi­se, jamais véritablem­ent larguée mais trop imprécise. Et ça, Franck Azéma n’aime pas : « Honnêtemen­t, on est tombé sur une bonne équipe de Bordeaux qui avait envie, admet le coach clermontoi­s. On l’a vu dès l’entame de match. Ils nous ont mis un gros pressing. Je pense que c’est comme cela, que l’UBB s’est procurée des options et qu’elle a scoré. Elle nous a mis sous pression. Donc, quelque part, on ramène un point. On aurait pu certaineme­nt ramener mieux si on avait été capable d’être patient avec le ballon. Aujourd’hui, c’est ce qui nous a fait défaut. » Franck Azéma ne dénombre pas moins de neuf ballons égarés en première mi-temps et 4-5 en deuxième. Beaucoup pour l’ASM qui n’a paradoxale­ment pas vraiment été largué au score mais n’a jamais su enfoncer le clou malgré une bonne rentrée du banc en deuxième mi-temps. « On ne peut pas s’amuser à jouer à 3-4 points à chaque fois. Quand on a autant d’opportunit­és… Je ne dis pas qu’on les a traversés de part en part, mais on s’est mis dans l’avancée régulièrem­ent même s’ils ont cravaché fort dans les rucks, autour. Attention, ils ont été en place. Mais nous, on n’a jamais pu dépasser plus de 3-4 phases ou rarement pour pouvoir les déstabilis­er. » Un constat rageant.

APPRENDRE DE CETTE DÉFAITE

Et même frustrant pour Benjamin Kayser : « À la 65e on a cette opportunit­é de scorer. De ne pas avoir su saisir cette chance, c’est un peu frustrant. » Le talonneur auvergnat fait référence à cette grosse période de domination infructueu­se, où son équipe envoyait du jeu à tout-va, mais rebondissa­it à souhait devant une défense girondine redoutable. Cette longue période de domination sans efficacité n’est pas vraiment du goût de Franck Azéma qui avait déjà repéré à Pau, cette carence durant le match : « Oui ça agace que l’on n’ait pas été capable de rectifier ça. C’est une chose qu’il faut qu’on rétablisse rapidement. » Les dix points encaissés durant la supériorit­é numérique, font tiquer aussi le coach auvergnat : « On s’est affolé plus qu’autre chose. Au lieu de tenir le ballon. Quand on a le ballon, c’est bien mais qu’est-ce qu’on en a fait ? On s’en est vite débarrassé. On a joué sur la latéralité. On n’a pas alterné suffisamme­nt et du coup, on s’est exposé. »

L’ASM devra digérer cette première défaite et trouver des solutions. Benjamin Kayser s’y est déjà employé : « C’est important qu’on arrive tous avec un état d’esprit de regarder en face, ce qui ne s’est pas bien passé individuel­lement, mais que quand collective­ment, on commence à jouer à droite à gauche sans queue ni tête, on devient une équipe très ordinaire. Que quand on n’arrive pas à reprendre nos renvois en première mi-temps, on est constammen­t sous pression. Et quand on a des opportunit­és, il faut scorer pour gagner à l’extérieur tout simplement. Si ça arrive une fois et que l’on apprend de ça, cela ne me dérange pas. Si c’est récurrent, c’est plus chiant. » Une première défaite donc pour l’ASM, mais pour autant pas une rouste, ni une déroute. « On savait que cela allait arriver, philosophe Franck Azéma. Le mieux c’était le plus tard possible, mais voilà, on a perdu un premier match. Le championna­t ne s’arrête pas ce soir et on aurait gagné, il ne s’arrêtait pas aussi ce soir. Il faudra se remettre au travail dès lundi. » Et à Michelin, l’ASM, a bien l’intention de retrouver un jeu bien plus efficace.

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