Midi Olympique

ZÉRO POINTÉ

VENUS CHERCHER LEUR PREMIÈRE VICTOIRE DE LA SAISON, LES CATALANS ONT SUBI UNE CRUELLE DÉSILLUSIO­N, SYNONYME DE REMISE EN QUESTION.

- N. Z.

Inutile de tourner autour du pot : venus chercher à Grenoble la victoire qui les fuyait depuis le début de la saison, les Catalans ont connu une énorme désillusio­n. Laquelle se trouve d’autant plus cruelle qu’au-delà du résultat sec, c’est la manière qui a interpellé, avec une flopée d’en-avants et des attitudes coupables recensées dès la première mi-temps. Alors certes, l’Usap a inscrit trois essais contre un seul. Mais la vérité, c’est qu’à l’exception des trois premières et dernières minutes de chaque mi-temps, les Perpignana­is ont été copieuseme­nt dominés, ainsi que l’admettait l’entraîneur des trois-quarts Patrick Arlettaz. « On n’est qu’au cinquième match, je ne vais pas me suicider ni changer toute l’équipe maintenant. Par contre, il faut des prises de conscience individuel­les. Pour gagner à ce jeu, il faut être acteurs, et aujourd’hui, on a été spectateur­s du match pendant une mi-temps. Ce match ne sert pas dans notre progressio­n. On a tiré à blanc, on n’a rien appris de neuf. Ce n’est pas la fin du film, il ne faut pas qu’on sombre dans la sinistrose, mais c’est une déception. » Des propos confirmés par Mathieu Acébès, passé au centre après la sortie précoce de Taumoepeau. « On n’a pas de bonne étoile au-dessus de nos têtes en ce moment. Entre les blessures, les faits de jeu et tout le monde qui s’acharne sur nous, ça commence à faire beaucoup. Mais au-delà de ça, on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes pour beaucoup de choses, à commencer par ce nombre de ballons perdus sur des premiers ou deuxièmes temps de jeu. Il faut se remettre en question, parce que j’ai l’impression qu’on manque de passion, d’envie. Il n’y a rien de bon à garder ce soir. »

« CE N’EST PAS LA FIN DU FILM »

Sauf, peut-être, une leçon. Celle qui veut que la misère ne tombe jamais que sur les miséreux, et qu’à ce titre, les Catalans ont tout bonnement évolué à leur niveau du moment. Difficile à admettre, probableme­nt, après un titre de champion de France de Pro D2 et une intersaiso­n passée sur un nuage. Sauf que pour l’Usap, dont la politique (contrainte ou pas) avait été de construire son équipe sur le socle de celle de l’an dernier, avec relativeme­nt peu de renforts, le retour sur terre n’en est que plus dur. « En Pro D2, on pouvait se permettre un certain déchet, soufflait le deuxième ligne Berend Botha. En Top 14, ce n’est juste plus possible. On doit régler tout, très vite. » « Dans ce sport, il n’y a pas de droit à l’erreur, condamnait Acébès. Quand tu es profession­nel, si tu joues bien, c’est normal. C’est l’inverse qui n’est pas normal… Il faut absolument qu’on parvienne à réduire ce déchet. Quand tu es touché, soit tu t’écroules, soit tu montres que tu as un peu d’amour-propre et que tu peux te battre. Ce n’est pas possible de tergiverse­r. Moi, je ne doute pas. Je connais mon équipe, je connais mes partenaire­s, je sais ce dont ils sont capables, et je sais qu’on est loin de notre meilleur rendement. » Un rendement qu’il s’agira de retrouver au plus vite pour une réception de Montpellie­r aux faux airs de dernière chance. Une recette magique ? « Des c…, des c… et des c... », répondait Botha. Mais de là à espérer que la règle des « 3 C » puisse suffire face à un vice-champion de France qui souhaitera se rassurer à l’extérieur, on craint qu’il reste un monde…

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