LA MONTÉE DE PESENTI
PRÉSENT SUR TOUTES LES FEUILLES DE MATCH LORS DES SIX PREMIÈRES JOURNÉES, LE JEUNE BAPTISTE PESENTI VA CONNAÎTRE SA PREMIÈRE TITULARISATION AU STADE DU HAMEAU CETTE SAISON.
Il avait décidé de miser sur la stabilité en s’engageant pour deux saisons de plus avec la Section paloise. Le choix de la raison pour l’aider à grandir encore, alors que son ancien club (Montpellier) avait tenté de le faire revenir dans ses rangs. Baptiste Pesenti, la tête sur les épaules, avait finalement choisi de terminer ses années de contrat espoir dans le Béarn. Auprès de Simon Mannix, qui lui avait donné l’opportunité de goûter au Top 14 la saison dernière avec un baptême de feu au stade Mayol de Toulon. Un sacré examen de passage puisqu’il avait ensuite disputé quatorze matchs dont sept comme titulaire : « L’intérêt du MHR m’a fait plaisir. C’est un club qui a toujours gardé le contact avec moi depuis mon départ. Cela m’a fait réfléchir mais prolonger avec la Section était la meilleure chose à faire à ce moment-là. Je n’ai aucun regret. J’ai du temps de jeu et j’ai la sensation de faire partie d’un club qui veut créer quelque chose avec une équipe qui bosse bien. »
Pourtant, il ne se doutait pas alors que son manager lui demanderait de quitter la troisième ligne pour monter dans la cage. Seulement pour dépanner. Mais force est de constater que Baptiste Pesenti est plus efficace qu’un plombier appelé en urgence un dimanche soir. Le Jurassien a participé à toutes les rencontres depuis le début de saison, débutant à deux reprises à l’extérieur lors des deux succès palois à Grenoble et Agen. « Dès le début de la saison, j’ai su que le staff comptait sur moi pour dépanner en deuxième ligne. J’ai enchaîné les feuilles de match donc je suis assez satisfait ; mon objectif est de jouer. Maintenant, je sais que je n’ai pas rendu des copies parfaites. » Le garçon est perfectionniste et ne prend pas cet intérim à la légère. S’il doit jouer deuxième ligne, ce n’est pas pour faire de la figuration, d’autant plus qu’il doit assumer un héritage familial. « Mon père est ravi. Il jouait deuxième ligne à Saint-Claude dans le Jura à la grande époque. Il m’a tout de suite dit : quitte à jouer deuxième ligne prend le numéro quatre comme moi. » Il avait le numéro cinq pour sa première titularisation à Grenoble, avant d’endosser ce numéro cher à son père, Joël, lors de la récente victoire à Agen.
GOMMER L’INDISCIPLINE
Reste à savoir quel numéro il aura dans le dos ce samedi au Stade du Hameau pour sa première titularisation de la saison à domicile. « Être titulaire en deuxième ligne alors que certains spécialistes sont de retour dans l’effectif, c’est plutôt positif mais je me concentre sur les choses que je dois améliorer. J’ai notamment commis quelques fautes à Agen, qui ont terni ma copie. Je dois être plus discipliné. C’est quelque chose que j’avais réussi à gommer la saison dernière mais ça revient un peu, donc je sais que je dois rester vigilant. »
Il est pourtant loin d’être un repris de justice avec seulement deux coups de sifflet contre lui à Armandie et cinq pénalités concédées lors des six premiers matchs. « Mais il est primordial d’être irréprochable à ce niveau-là », coupe-t-il regrettant encore le carton jaune reçu à Grenoble en fin de match. Baptiste Pesenti a les exigences d’un jeune joueur qui voit encore plus loin. Il avait touché du doigt le niveau international avec les Barbarians en juin dernier : dix-neuf minutes avant de subir un K.-O. face aux Crusaders. Mais cette nouvelle polyvalence lui permet d’élargir sa panoplie, déjà fort intéressante.