Midi Olympique

UN « SOOTY » BIEN FRAIS

LE TROISIÈME LIGNE PRÊTÉ PAR LE RACING 92 RÉUSSIT SON DÉBUT DE SAISON. IL EST EN PASSE DE DEVENIR L’ARME DE DESTRUCTIO­N MASSIVE ATTENDUE PAR LES CORRÉZIENS.

- Par Enzo DIAZ

Vendredi dernier, So’otala Fa’aso’o, «Sooty» pour les intimes, a inscrit, face à Aurillac, son deuxième essai de la saison. Une réalisatio­n tout en puissance du Samoan d’origine qui n’est pas sans rappeler un illustre ancien numéro 8, Fidjien lui, de la maison corrézienn­e. Difficile en effet de ne pas établir le parallèle avec Sisaro Koyamaibol­e, le bulldozer de Suva, qui aura fait les beaux jours de Brive durant cinq saisons (2013-2018, 18 essais inscrits). Même si Fa’aso’o explique avoir un style différent, « son style. » Pour l’entraîneur des avants Didier Casadéi, un certain rapprochem­ent peut être établi entre Sisa et Sooty : « Les deux ont un gabarit et une morphologi­e similaire. Ils font 135 kg et près d’1,92 mètre. Ce sont des porteurs de ballons très puissants, capables de faire reculer l’équipe adverse et en même temps de pouvoir faire avancer la tienne. » Audelà du parallèle, il ne faut pas oublier que Fa’aso’o n’a que 24 ans, justement fêtés cette semaine. Le natif d’Auckland (où il a commencé le rugby au Saint Kentigern College comme un certain Jerome Kaino) n’en est qu’à sa troisième saison en France mais jouit déjà d’une réputation flatteuse. Repéré par le Racing 92 et l’Union Bordeaux-Bègles lors de son passage et sa saison pleine aux Counties Manukau en NPC, le championna­t des provinces néo-zélandaise­s, Fa’aso’o a découvert le continent européen à l’âge de 22 ans, en janvier 2016 sous le maillot du Racing 92 en Champions Cup. Depuis, le joueur, pas épargné par les blessures dont une lourde à l’épaule gauche, n’a pas su véritablem­ent saisir sa chance.

SOUS LE REGARD BIENVEILLA­NT DE MASOE

Il ne comptabili­sait que quinze feuilles de matchs en deux saisons pour neuf titularisa­tions toutes compétitio­ns confondues, et ce malgré la fin de carrière de son mentor Chris Masoe, l’iconique All Black (20 sélections), actuel entraîneur de la défense des Ciel et Blanc. Ce dernier regarde tous les matchs de «Sooty» et les deux hommes s’appellent toutes les semaines. Le Racing 92 l’a prêté une saison et garde un oeil attentif sur sa progressio­n. Tout comme ses actuels entraîneur­s, qui n’en pensent que du bien. « On espère lui donner plus de munitions encore pour qu’il nous montre tout ce dont il est capable », explique le manager Jeremy Davidson qui tempère tout excès d’enthousias­me à propos de sa nouvelle arme de destructio­n massive : « Quand il va avoir plus confiance, il va mûrir. » « Il a encore du travail pour faire jouer derrière lui. Il doit monter en régime dans l’agressivit­é en général. Il a encore une marge de progressio­n », rajoute Didier Casadéi.

Le joueur qui veut tout donner pour son nouveau club et dit se sentir épanoui à Brive auprès de ses coéquipier­s et dans un nouveau cadre pense « qu’il peut encore améliorer son jeu sans et avec ballon notamment au niveau défensif. Tout ce que je fais n’est pas encore parfait. » Le jour où ce sera le cas, Amédée-Domenech devrait rugir de plaisir, comme au bon vieux temps.

 ?? Photo Diarmid Courrèges ?? So’Otala Fa’aso’o, le nouveau bulldozer briviste.
Photo Diarmid Courrèges So’Otala Fa’aso’o, le nouveau bulldozer briviste.

Newspapers in French

Newspapers from France