LES WARRIORS RACHETÉS

LE CLUB LE MOINS FLAMBOYANT DU CHAMPIONNAT ANGLAIS A ÉTÉ RACHETÉ PAR UN CONSORTIUM. QUE POURRA-T-IL FAIRE VRAIMENT ?

Ce n’est pas le club le plus séduisant rugby anglais, c’est sûr. Worcester se maintient laborieusement dans l’Élite depuis la remontée de 2015. La saison dernière, les Warriors avaient survécu à un début désastreux (sept défaites de rang) pour terminer avant-derniers. Depuis la montée historique de 2004, le club se maintient vaille que vaille dans les mêmes eaux, sans faire d’exploits, relégué deux fois, mais capable de remonter dans la foulée.

Mais on a appris cette semaine que le club allait changer de mains. Il sera contrôlé par un consortium mené par Jed McCrory, un important chef d’entreprise ancien propriétaire du club de foot de Swindon Town, ainsi qu’un gros financier nommé Eroll Pope. Worcester est propriétaire d’un joli stade (Sixways, 20 000 places), forme des jeunes, mais perd beaucoup d’argent. On a parlé d’un déficit de 8 millions de livres la saison passée, record d’Angleterre. Depuis 2013, le mécène historique, Cecil Duckworth avait pris un peu de recul et l’on sentait le club en difficulté. Les dirigeants ont pensé à un accord avec la fédération écossaise, puis sont revenus vers Cecil Duckworth pour voir s’il était prêt à remettre la main à la poche. On sentait bien ces derniers temps qu’ils cherchaient une bouée de sauvetage. Dans ce contexte difficile, une faillite n’est jamais à exclure. A priori, le pire a été évité. Les nouveaux patrons ont fait savoir que le club resterait à Sixways, alors qu’on pensait que le club pourrait éventuellement vendre le site, évalué à 26,7 millions de livres.

Worcester va pouvoir continuer sa mission maintien sous l’autorité de l’expérimenté coach sud-africain, Alan Solomons avec un effectif pas si nul que ça : Ben Te’o (blessé actuellement), les ex-Springboks François Hougaard, François Venter et Wynand Olivier. Le rôle d’ouvreur-buteur est tenu par l’international écossais Duncan Weir et l’on a vu un jeune troisième ligne émerger :Ted Hill. Avec ça, les Warriors sont allés gagner à Leicester pour la première fois de leur histoire : seul succès de la saison. À notre avis, il en faudra au moins cinq ou six autres pour terminer onzième.