PREMIÈRE !
À SEULEMENT 19 ANS, L’ANCIEN MASSICOIS, ARRIVÉ À L’INETRSAISON, SERA TITULAIRE DIMANCHE. RENCONTRE.
Dimanche dernier, Julien Delbouis aurait très bien pu lever les bras au ciel à l’issue du derby perdu contre le Racing. Et ce pour deux raisons. D’abord, parce qu’il aurait pu être dans le camp d’en face. « Je suis tombé d’accord avec le Stade français assez vite mais quand j’ai su que Gaël Fickou allait venir, j’ai eu un peu peur, confesse le jeune centre. Avec Fickou et Danty devant moi, je me disais que je n’aurai aucune chance. J’ai donc pensé rester un an de plus à Massy ou éventuellement accepter la proposition du Racing qui me suivait depuis longtemps. Seulement, à Massy, le club ennemi en jeunes, c’est le Racing… » Ensuite, parce qu’à l’âge de 10 ans, Julien Delbouis aurait déjà pu rejoindre le club francilien : « Je jouais à l’US Métro. En benjamins, tous mes copains sont partis à Colombes. J’ai donc failli arrêté le rugby car j’habitais Verrière-le-Buisson et mes parents ne pouvaient pas m’emmener. C’est comme ça que j’ai finalement atterri à Massy. »
TOUJOURS SURCLASSÉ !
Une aubaine pour le jeune garçon. Au sein du club essonnien, il profite de l’excellence de la formation. « Quand il est arrivé », se souvient Stéphane Gonin qui a la particularité de l’avoir entraîné en benjamin à ses débuts puis en Pro D2 l’an passé, « il était déjà en avance physiquement. Sa lecture du jeu et sa technique individuelle lui permettaient d’allonger des passes sautées des deux côtés. En minimes, on a compris qu’il avait devant lui une carrière de haut niveau. » Lui n’en prend conscience qu’à son entrée au lycée Lakanal. « Quand j’ai vu que j’étais surclassé en équipe de France moins de 17 ans, je me suis dit que ça valait peut-être le coup d’être sérieux, sourit-il. Car je n’ai pas toujours été un gros bosseur. »
L’an passé, à seulement 18 ans, il a joué son premier match dans le monde professionnel au coeur de l’hiver face à Aurillac, avant d’enchaîner onze apparitions. Les débriefs de ses matchs, il les faisait, entre autre, avec Julien Dupuy… « Il est pour beaucoup dans ma décision de venir au Stade. Même quand j’ai douté, c’est lui qui m’a rassuré. » Un choix gagnant. Six journées de Top 14, cinq feuilles de matchs en tant que remplaçant. « C’est déjà bien, se réjouit le joueur qui prépare un BTS technico-commercial. Mon objectif était d’en faire entre six et dix, toutes compétitions confondues. Je revois donc mes objectifs à la hausse. Même si je ne rentre que dix minutes, c’est déjà bien. J’essaie d’apporter ce que je peux. Il ne faut pas être trop gourmand. » Face à Castres, il sera titulaire pour la première fois en Top 14. Avec un petit goût de revanche au fond de lui. Celui d’avoir été écarté de la Coupe du monde des moins de 20 ans. « Les coachs m’avaient laissé à la disposition de Massy durant les 6 Nations, explique-t-il. Et comme l’équipe a remporté le Tournoi, ils ont décidé de garder l’ossature. J’ai eu vraiment les boules. » Aujourd’hui, il se nourrit de cette amertume pour avancer plus vite, plus fort. Et ça plaît à Heyneke Meyer. Stéphane Gonin conclut : « On pensait vraiment que ça aurait été mieux qu’il reste une année de plus avec nous car il est encore jeune mais je suis content qu’il nous donne tord. »