UNE ATTAQUE EN RADE
APRÈS SIX JOURNÉES, LE RCT PRÉSENTE LA PIRE ATTAQUE DU TOP 14. LE RÉSULTAT D’UN COLLECTIF BOITILLANT EN QUÊTE DE REPÈRES ET DE CONFIANCE.
Ils ne se voyaient pas forcément en haut de l’affiche, mais les Toulonnais déchantent en ce début de saison. Avec quatre défaites pour seulement deux petites victoires au compteur, Collazo et ses hommes sont en retard sur le plan comptable. Et inquiètent dans le jeu. Après six journées,Toulon présente la plus mauvaise attaque du championnat avec 98 petits points inscrits, pour un total de 12 essais. À titre de comparaison, le leader Clermontois a déjà passé 223 points pour 25 réalisations. Un fossé. Hier encore, les Chris Ashton, Ma’a Nonu ou Semi Radradra permettaient d’affoler les tableaux d’affichage au prix, souvent, d’exploits individuels. Désormais, sans ces joueurs-là, la réponse se doit d’être collective. « Les gens ne se rendent pas compte. Mais on part de loin. Nous demandons des choses nouvelles aux joueurs. Et avant de voir les Savea, Fekitoa ou Tuisova, on doit avoir un paquet d’avants qui avance », prévenait Collazo ces dernières semaines. Bousculé en conquête à Clermont, le RCT n’a eu que très peu de lancements propres, ce fut également le cas à Paris. Recrue phare de l’intersaison varoise, le « bus » Savea s’en trouve à l’arrêt pour l’instant. Privé de munition. Court physiquement pour sa première sortie face à Castres, le All Black est monté en intensité mais ne se retrouve pas en position de marque, la faute à une fébrilité collective, avec des erreurs techniques incalculables. « Si nous jouons comme je le souhaite, il va avoir des ballons, ne vous inquiétez pas », promettait Collazo. En attendant, il faut patienter. Mais aussi jongler avec les absences, notamment celles de Rhys Webb à la mêlée et de Mathieu Bastareaud au centre. Deux atouts non négligeables pour retrouver du liant.
RECHERCHE EFFICACITÉ DÉSESPÉRÉMENT
Cependant, le retour de blessure de François Trinh-Duc permet d’avoir des indications sur les ambitions de jeu de l’ancien manager rochelais. Positionné au centre, l’international offre une nouvelle alternative au RCT. « Patrice aime bien évoluer avec deux ouvreurs. Cela permet, comme nous avons pu le faire contre Agen, de trouver les extérieurs. Et ainsi, toucher nos ailiers qui ont des qualités redoutables. Le but est de se servir de cela, mettre le ballon au large et trouver nos structures », expliquait François TrinhDuc. Mais la défaillance des Toulonnais passe également par une faible réussite face aux poteaux. Sans réelle marge de manoeuvre et en panne de confiance, le RCT ne peut pas compter sur ses buteurs pour engranger et concrétiser ses temps forts. Les artilleurs varois n’ont que le douzième taux de réussite face aux poteaux avec seulement 68,2 %. Là encore, c’est trop peu. Et loin des standards d’une équipe visant le top 6. « Nous ne concrétisons pas sur nos temps forts, alors que l’on pourrait changer le scénario des matchs en remettant la pression sur l’adversaire. Si on parvient à faire cela, ça changera les choses. Dans l’attitude et l’état d’esprit nous sommes présents. Mais chacun doit faire mieux », espérait Juandre Kruger. Les recettes sont là, reste à les mettre en application pour enfin lancer la machine.