Thomas de retour aux affaires
Neuf petites minutes à Narbonne en septembre 2017 et puis plus rien. Pour le troisième ligne Jean Thomas, le temps a paru long la saison dernière. Victime d’un enchaînement de blessures au genou gauche durant l’intersaison à l’été 2017, un syndrome rotulien, devenu une tendinite du tendon quadricipital sur laquelle s’est greffée une algodystrophie, ce pur produit de la formation columérine - il défend les couleurs de la Colombe depuis l’école de rugby et ses six ans - a dû prendre son mal en patience. « Au début de la saison dernière, j’ai pu jouer avec la douleur mais cela s’est petit à petit amplifié. Et quand je me suis arrêté pour la soigner, ça empirait. C’était un cercle vicieux, j’ai beaucoup perdu musculairement. Pour revenir, il fallait que je me renforce la jambe et en même temps il fallait que je fasse attention à ce que ça ne tire pas trop sur les tendons », confie le joueur. La délivrance n’est finalement arrivée qu’en avril 2018 au moment où il fut convoqué par France Universitaire pour une double confrontation contre l’Angleterre. À Chambéry, le solide troisième ligne de 24 ans (1,93 m, 107 kg), futur diplômé en ingénierie des systèmes mécanique et électronique de l’INSA (Institut national des sciences appliquées) de Toulouse, a retrouvé le goût du terrain, sans douleur insupportable. Suffisant pour qu’il fasse entièrement la préparation estivale avec son club de coeur et prenne part pleinement au début de championnat. Avec trois titularisations en cinq feuilles de matchs, il a déjà démontré que le staff pouvait compter sur lui. Marc Dantin, son entraîneur des avants, « prend plaisir à échanger avec lui. Jean, c’est un très gros professionnel, un dur au mal. Il est en plein développement de ses capacités ». Capitaine de touche de l’alignement haut-garonnais, succédant dans ces fonctions à Stéphane Onambélé, le joueur devrait connaître pour la première fois un déplacement en Bretagne. Et malgré la mauvaise passe actuelle de son équipe hors de ses bases, il ne perd pas espoir et sait que « ça va finir par passer ». Paroles d’optimiste et de tenace.