LES NOUVEAUX JOYAUX
OUTRE SA VICTOIRE EN TERRE NÉO-ZÉLANDAISE, LES SPRINGBOKS SE SONT ÉGALEMENT TROUVÉ QUELQUES PÉPITES, QUI POURRAIENT FAIRE LEURS BEAUX JOURS LORS DU PROCHAIN MONDIAL.
En prélude de la Coupe du monde 2015, le dessinateur sud-africain Rico Schacherl réalisa un Springbok meurtri, avec qui un Puma, un Kiwi et un Wallaby prenaient un selfie à côté de la proie qu’ils venaient d’abattre. C’était après que l’Afrique du Sud ait perdu consécutivement face à l’Argentine, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, préfigurant le déclin qu’à connu la nation arc-en-ciel. Mais cette année, le Rugby Championship a permis aux Springboks de retrouver une partie de leur gloire d’antan à seulement un an du Mondial, en étant la seule équipe à avoir battu tous leurs opposants au moins une fois. Alors qui sont les joueurs qui ont permis cette forme de renaissance ? Les révélations qui ont émergé un an après l’arrivée de Rassie Erasmus à la tête des Boks ? Le nouveau venu le plus surprenant est évidemment l’ailier Aphiwe Dyantyi, qui pourrait bien être l’une des stars du mondial japonais. Le joueur de 24 ans a en effet redonné à l’attaque une force de frappe digne de ce nom, grâce à ses appuis de feu ainsi que son flair, parfait complément de sa vitesse de pointe exceptionnelle. Formé au Dale College de King William’s Town, à l’est du Cap, on disait de Dyantyi qu’il était trop petit pour jouer en équipe première, même s’il avait déjà joué pour les moins de 13 ans de la Eastern Province, ce qui anéantit définitivement ses rêves de rugby en 2012. Le natif de Ngcobo arrêta donc le ballon ovale pour jouer au foot et se mettre à l’athlétisme lorsqu’il vint poursuivre ses études à Johannesburg, acceptant tout de même de jouer quelque fois avec l’équipe de sa résidence uniquement pour l’aider. Jusqu’à ce qu’il finisse par taper dans l’oeil des coachs de la Varsity Cup, représente sa provincial en moins de 21 ans et fasse ses débuts avec la franchise des Lions en 2016. Une nouvelle fois, ses débuts furent éblouissants, à l’image de ses performances avec les Springboks cette année. En plus de ses atouts offensifs indéniables, qui furent même cruciaux dans les victoires obtenues face à la Nouvelle-Zélande et aux Wallabies cet été, Dyantyi est aussi devenu un défenseur plus que sérieux. Un phénomène.
FAF DE KLERK DE RETOUR D’EXIL
Aussi, RG Snyman est venu apporter ses 2,08 m et sa densité au pack des Springboks, décimé en deuxième ligne, bien qu’il soit condamné à débuter sur le banc, la faute aux performances magistrales d’Etzebeth et Mostert. Mais le joueur des Bulls a démontré toute son autorité de part sa présence sur le terrain, sa rudesse dans le combat et très présent dans le jeu courant où sa carcasse imposante fait constamment des ravages. Excellent en touche mais aussi performant dans le jeu après contact, le joueur de 23 ans, au style aussi effarouché qu’amusant, s’est révélé être un vrai impact-player.
Quant à Faf De Klerk, son retour aux affaires est la vraie surprise de la méthode Erasmus, lui qui s’était exilé chez les Sale Sharks en Angleterre, la faute à un Allister Coetzee qui n’en faisait qu’un numéro 3, en dépit de ses qualités de puncheur évidentes. Il faut le dire, et De Klerk le prouve chaque week-end, ce petit numéro 9 est vraie boule d’énergie, constamment dangereux pour les défenses adverses, notamment autour des rucks, où il sait faire faufiler son mètre soixante-dix et sa longue chevelure blonde dans des espaces insoupçonnés. D’ailleurs, l’un des meilleurs choix d’Erasmus fut sans doute de lui convier les rennes du pack des Boks. En vrai petit général, l’ancien joueur des Lions en a refait une machine à broyer.