Midi Olympique

MI-TEMPS THÉRAPEUTI­QUE

UNE FOIS DE PLUS, L’UBB N’EST PAS PARVENUE À EXISTER SUR UN MATCH ENTIER, QUI A CETTE FOIS PAYÉ CHER LE TRIBUT D’UNE PREMIÈRE DEMI-HEURE COUPABLE.

- N. Z.

Si les Bordelais auraient pu avoir le mauvais goût de râler après l’ultime décision de M. Dufort de ne pas sanctionne­r l’ailier grenoblois Daniel Kilioni pour un plaquage haut qui aurait pu leur offrir une balle de match (lire ci-dessus), ceux-ci ont eu le mérite de la décence. Parce que, même si cette décision peut paraître litigieuse, celleci ne saurait masquer l’essentiel, à savoir une première mi-temps indigne d’un prétendant aux phases finales, qui vit l’UBB menée 25-3 au bout d’une demi-heure de jeu. « Pour gagner dans ce championna­t, à l’extérieur comme à domicile, il faut être dans le match tout de suite, soufflait le manager Rory Teague. Peut-être avons-nous inconsciem­ment manqué de respect au FCG en début de match. » Une théorie pourtant écartée d’un revers de main par le capitaine Jefferson Poirot, qui assurait que cet argument n’était aps recevable. « Je l’avais dit avant le match, et mon discours ne change pas après : Grenoble a une bonne mêlée, une super ligne de trois-quarts, et va battre beaucoup de monde dans son stade. Nous ne l’avons surtout pas prise de haut. En revanche, notre vrai problème, c’est qu’il faut deux mi-temps pour disputer un match de rugby et qu’en ce moment, nous n’arrivons à en disputer qu’une. »

« PLUS DANS LA RÉACTION QUE DANS L’ACTION »

Une théorie qui, en effet, se trouve confirmée par les chiffres. Les deux précédents déplacemen­ts de l’UBB n’y avaient pas échappé, puisqu’après une bonne première mi-temps à Paris, les Girondins s’étaient écroulés dans le second acte, encaissant un cinglant 14-0, tandis qu’à Agen, ces derniers avaient répondu aux abonnés absents lors du premier acte (3-16). Alors, ajoutez à cela que la dernière victoire face à La Rochelle fut marquée des mêmes maux (24-10 à la mi-temps, 34-22 au final), et vous comprendre­z un peu mieux pourquoi ce régime du mi-temps thérapeuti­que est loin de satisfaire le manager girondin. « Ce que je constate, c’est qu’on est davantage dans la réaction que dans l’action, pointait Teague. Il faut que tout le monde se responsabi­lise un peu plus, car ce n’est pas possible de montrer à chaque match deux visages différents. Ce que j’aimerais, c’est qu’on parvienne à n’en montrer qu’un seul, plus complet. L’état d’esprit n’était pas mauvais mais en première période, on commet beaucoup trop de fautes techniques et de discipline pour espérer mieux. » « Le pire, c’est qu’il n’y a pas eu de signe avant-coureur, prolongeai­t Poirot. Au contraire, à l’échauffeme­nt, tout le monde était très réactif, et tout semblait bien se passer. D’ailleurs, on répond bien présent sous le coup d’envoi. En revanche, après, tout se dérègle sur des petits détails. Une mauvaise communicat­ion en touche, une mauvaise défense sur mêlée… » Des insuffisan­ces qui n’en rendent finalement que plus savoureux ce bonus défensif, presque inespéré à la pause. « Dans ces conditions, repartir avec un point n’est pas un si mauvais résultat, confirmait Teague. Il nous permet au moins d’entretenir notre dynamique et de ne pas stagner au classement. » Analyse complétée par Poirot. « Vue la concurrenc­e qui existe aujourd’hui en Top 14, le moindre bonus est bon à prendre. » Du moins tant que l’UBB ne se sera pas décidée à jouer à temps plein. ■

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