QUELLE CHIENLIT...
LA PURGE DE SAMEDI FUT PROBABLEMENT LA PIRE DES PRÉPARATIONS POUR DES RACINGMEN ABORDANT CE WEEK-END LA CHAMPIONS CUP.
Il faut être deux pour faire un grand match. Il faut être tout autant pour produire une purge. Vous conviendrez que les Lyonnais, pénibles au possible dans le jeu au sol et plus que braves au plaquage, ne s’étaient pas déplacés à Nanterre pour flatter les rétines d’un public d’abord perplexe, ensuite embarrassé, puis totalement assoupi. Vous noterez aussi que les Racingmen - maladroits, indisciplinés et globalement bordéliques - n’ont rien fait dans leur antre pour donner à la représentation du 6 octobre dernier un profil plus aguichant que celui qu’on lui connaît. Quelle purge, bonne mère ! Et s’il n’avait été question que de supporter quatre-vingt minutes de chandelles, de balourdises et de mêlées effondrées, on aurait probablement survécu à cette longue soirée d’automne. Mais dès lors que Monsieur Charabas s’entêtait, via des prises de parole intempestives, à briser le rythme d’une rencontre en étant totalement dépourvue, on eut juste envie de répondre en ces termes à l’orchestre qui rendait avant-match un bel hommage à Aznavour : « Mais oui, les gars ! Emmenez-nous au bout de la terre ! Et plus vite que ça, tant qu’à faire ! » Passé le septième round du Top 14, il est toujours impossible de connaître le niveau réel du Racing 92. Convaincants à Toulon, solides contre Castres et très bons face au Stade français, les Franciliens ont aussi touché le fond contre Clermont, mangé leurs dents à Toulouse et sombré face à Lyon. Alors, il suffirait probablement d’une étincelle pour que cette équipe de surdoués trouve enfin la cadence. Mais tant qu’elle se vautrera dans la facilité crasse qui fut la sienne en début de match face à Lyon, tant qu’elle se laissera marcher dessus dans sa propre cabane (deux défaites en sept matchs) et tant qu’elle aura une fois sur deux l’agressivité d’un lapin de six semaines, elle sera condamnée à vivre une saison neutre, une saison « de transition », comme disent les cravatés des plateaux télés.
L’ARENA N’EST PLUS IMPRENABLE
Le constat ? À l’automne 2018, l’Arena n’est plus imprenable, le Racing brille puis se plante et, dans une poignée de temps, la Champions Cup tirera ses premiers coups de canon. Dans les Hauts-de-Seine, l’Europe est toujours l’objectif numéro 1 et, dans ce cas-là, toute sortie de route à Llanelli serait des plus malvenues. Laurent Labit, l’entraîneur des trois-quarts franciliens, explique : « La Champions Cup est une compétition très courte : tu perds une fois, tu es en danger. Tu perds deux fois ? C’est fini pour toi. » De fait, les coéquipiers de Henry Chavancy ont cinq jours pour oublier la tragi-comédie de samedi soir et passer en mode
« Coupe d’Europe ». Labit poursuit : « La Champions Cup est jouée différemment, arbitrée différemment. En Coupe d’Europe, tout est fait pour favoriser le jeu. Je crois donc que c’est une compétition qui peut nous correspondre davantage que les matchs fermés du Top 14. […] On connaît tous le profil des Scarlets. C’est une des équipes les plus joueuses du continent. Physiquement, il faudra donc être aussi capable de se mettre sur des temps de jeu que l’on n’a pas connus ici, en sept matchs de championnat… » Alors à vous de jouer, messieurs. ■