Midi Olympique

QUELLE CHIENLIT...

LA PURGE DE SAMEDI FUT PROBABLEME­NT LA PIRE DES PRÉPARATIO­NS POUR DES RACINGMEN ABORDANT CE WEEK-END LA CHAMPIONS CUP.

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Il faut être deux pour faire un grand match. Il faut être tout autant pour produire une purge. Vous conviendre­z que les Lyonnais, pénibles au possible dans le jeu au sol et plus que braves au plaquage, ne s’étaient pas déplacés à Nanterre pour flatter les rétines d’un public d’abord perplexe, ensuite embarrassé, puis totalement assoupi. Vous noterez aussi que les Racingmen - maladroits, indiscipli­nés et globalemen­t bordélique­s - n’ont rien fait dans leur antre pour donner à la représenta­tion du 6 octobre dernier un profil plus aguichant que celui qu’on lui connaît. Quelle purge, bonne mère ! Et s’il n’avait été question que de supporter quatre-vingt minutes de chandelles, de balourdise­s et de mêlées effondrées, on aurait probableme­nt survécu à cette longue soirée d’automne. Mais dès lors que Monsieur Charabas s’entêtait, via des prises de parole intempesti­ves, à briser le rythme d’une rencontre en étant totalement dépourvue, on eut juste envie de répondre en ces termes à l’orchestre qui rendait avant-match un bel hommage à Aznavour : « Mais oui, les gars ! Emmenez-nous au bout de la terre ! Et plus vite que ça, tant qu’à faire ! » Passé le septième round du Top 14, il est toujours impossible de connaître le niveau réel du Racing 92. Convaincan­ts à Toulon, solides contre Castres et très bons face au Stade français, les Francilien­s ont aussi touché le fond contre Clermont, mangé leurs dents à Toulouse et sombré face à Lyon. Alors, il suffirait probableme­nt d’une étincelle pour que cette équipe de surdoués trouve enfin la cadence. Mais tant qu’elle se vautrera dans la facilité crasse qui fut la sienne en début de match face à Lyon, tant qu’elle se laissera marcher dessus dans sa propre cabane (deux défaites en sept matchs) et tant qu’elle aura une fois sur deux l’agressivit­é d’un lapin de six semaines, elle sera condamnée à vivre une saison neutre, une saison « de transition », comme disent les cravatés des plateaux télés.

L’ARENA N’EST PLUS IMPRENABLE

Le constat ? À l’automne 2018, l’Arena n’est plus imprenable, le Racing brille puis se plante et, dans une poignée de temps, la Champions Cup tirera ses premiers coups de canon. Dans les Hauts-de-Seine, l’Europe est toujours l’objectif numéro 1 et, dans ce cas-là, toute sortie de route à Llanelli serait des plus malvenues. Laurent Labit, l’entraîneur des trois-quarts francilien­s, explique : « La Champions Cup est une compétitio­n très courte : tu perds une fois, tu es en danger. Tu perds deux fois ? C’est fini pour toi. » De fait, les coéquipier­s de Henry Chavancy ont cinq jours pour oublier la tragi-comédie de samedi soir et passer en mode

« Coupe d’Europe ». Labit poursuit : « La Champions Cup est jouée différemme­nt, arbitrée différemme­nt. En Coupe d’Europe, tout est fait pour favoriser le jeu. Je crois donc que c’est une compétitio­n qui peut nous correspond­re davantage que les matchs fermés du Top 14. […] On connaît tous le profil des Scarlets. C’est une des équipes les plus joueuses du continent. Physiqueme­nt, il faudra donc être aussi capable de se mettre sur des temps de jeu que l’on n’a pas connus ici, en sept matchs de championna­t… » Alors à vous de jouer, messieurs. ■

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