Midi Olympique

La cicatrice d’Édimbourg

- N. Z.

Au creux de son bras gauche, Félix Lambey porte un tatouage. Celui d’une fougère argentée néo-zélandaise, lieu de sa première cape internatio­nale au mois de juin, à Dunedin. « Mais ça n’a rien à voir, s’amuse-t-il. Ce tatouage, on se l’est fait pendant la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2014, avec Arthur Iturria, Baptiste Serin, Camille Chat, entre autres… » Quelques gouttes d’encre qui témoignent, en tout cas, d’un lien étroit avec la Nouvelle-Zélande, où il semblait écrit que Félix devait effectuer ses débuts en bleu. En effet, le Lyonnais avait déjà été deux fois privé de baptême internatio­nal : au mois de novembre 2017, en raison d’une blessure à un genou, puis pendant le Tournoi, en raison de la fameuse affaire d’Édimbourg… « Ça a été une période difficile. À titre personnel, ça allait. En revanche, pour mes proches, ça a été plus dur. Comme mes parents habitent dans une petite ville, des gens sont venus chez eux pour leur demander ce qui s’était passé, et les obliger à se justifier. Les copines de ma copine lui posaient aussi des questions… Il y a eu tellement de choses fausses racontées, les gens étaient prêts à croire n’importe quoi… » « J’ai douté peut-être trente secondes, avoue François-Régis. Mais quand mon fils me dit qu’il n’a rien à se reprocher, je le crois. Quand il a été interpellé, il nous a tout de suite envoyé un message en nous disant : « Quelque chose va sortir dans la presse, je n’ai rien à me reprocher, prévenez bien papy et mamy. » Pour lui, tout était clair, mais il avait peur que les autres souffrent… » Ce qui n’a d’ailleurs pas manqué d’arriver, malheureus­ement. « On est dans un tout petit patelin, les gens veulent forcément en savoir plus… À chaque fois, on était obligé de leur raconter la même histoire. Il m’est même arrivé de me montrer un peu violent, en menaçant d’en attaquer certains pour diffamatio­n. La façon dont a été traitée cette affaire m’a un peu dégoûté. Heureuseme­nt, la FFR et le Lou ont reçu des courriers de supporters qui ont fourni des témoignage­s importants. Pierre Mignoni a aussi été d’un grand soutien pour lui, qui lui a fait confiance et l’a fait rejouer tout de suite malgré certaines pressions venues de plus haut. » De quoi désormais classer une affaire qui fait, malgré tout, partie de l’histoire de Félix Lambey. Dont le grand mérite aura été, justement, de l’avoir fait oublier…

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