LES AGENAIS NE SAVENT PAS CONCLURE

MALGRÉ UNE BIEN MEILLEURE PRESTATION À L’EXTÉRIEUR ET UNE ENVIE RETROUVÉE, LES AGENAIS NE SONT PAS PARVENUS À MARQUER ET RENTRENT AVEC UN ZÉRO POINTÉ.

Agen termine donc ce premier bloc de matchs à la treizième place du classement. Un bilan pour le moins mitigé, avec deux victoires pour cinq défaites, dont une à domicile. Au moment de tirer les premiers enseignements, le manager Mauricio Reggiardo essaie d’attirer l’attention sur le positif : « Quand je fais les comptes, je constate qu’après sept matchs l’an passé, nous comptions six points et une victoire. Là, nous en sommes à neuf points et deux succès. Après ce premier bloc l’an dernier, nous avions su trouver des solutions. C’est à nous, les coachs, de bosser maintenant,

pour les trouver à nouveau. » Ils ont trois semaines pour ça : après la trêve européenne, c’est un concurrent direct, Grenoble, qui viendra à Armandie. Pas question de refaire le coup palois sous peine de se mettre déjà le bazar, pour ne pas dire pire.

L’une des principales interrogations du staff agenais à l’heure actuelle tient dans le manque de réalisme de son équipe depuis le début de la saison. « Ce qui me gêne surtout c’est qu’on ne marque pas quand on doit le faire, avait analysé le technicien après la défaite contre

la Section paloise. Sur les trente dernières minutes du match où Pau a la possession, ils n’ont jamais été à moins de dix mètres de notre en-but. » Rebelote samedi à Ernest-Wallon, où les Agenais avaient pourtant un coup à faire face à des Toulousains rendus frileux par leur défaite à domicile contre Castres et la pluie battante qui s’abattait sur la ville rose. Vaincus seulement 10-0 - alors qu’ils avaient encaissé 159 points lors de leurs trois premiers déplacements -, ils auraient pu (dû) au moins rentrer avec le bonus défensif au vu de la physionomie du match. De leur entame de deuxième mi-temps surtout : pendant un quart d’heure, les Lot-et-Garonnais ont pilonné dans les 22 mètres toulousains sans jamais trouver faille.

TANGA : « ON SE SENTAIT FORTS »

La faute à quoi ? La faute à qui, diront certains, avec cette décision de ne pas tenter deux pénalités bien placées pour revenir à 10-3 alors que les Toulousains enchaînaient les fautes (cinq en dix minutes). À la 50e, les Agenais, pourtant bien placés, optaient pour la touche, et se faisaient le ballon par Verhaeghe pour la deuxième fois d’affilée. À la 53e, c’est la mêlée que les joueurs choisissaient alors que tout le staff réclamait les trois points. Pour rien, au final, M. Castaignède signalant un en-avant agenais dans l’en-but. « C’est une décision que nous avons prise entre nous. On se sentait bien en mêlée, forts devant, et on pensait qu’on pouvait marquer », expliquait le troisième ligne

Yoan Tanga. « On passe du temps dans le camp adverse, on dépense de l’énergie mais on ne marque pas, c’est rageant. D’autant que c’est comme ça depuis le début de la saison, reconnaissait le centre Julien Hériteau.

On aurait dû décider de prendre les trois points pour revenir à l’assaut par la suite, parce que c’est vrai qu’on était sans solutions pour marquer. » Les Agenais ont en effet connu beaucoup trop de déchets dans leur jeu (trois ballons perdus en touche, une pénaltouche non trouvée, un nombre incalculable de munitions rendues au pied et dans le jeu courant).

Comme toujours, Mauricio Reggiardo soutenait ses joueurs après le match : « Si on avait marqué, tout le monde aurait dit que c’était la bonne décision. C’est facile à dire après coup. Mais c’est vrai qu’on manque de réalisme : on ne maîtrise pas la situation dans de tels moments, on n’est pas assez cliniques, froids, pragmatiques pour pouvoir marquer. Encore une fois, c’est aux coachs de donner les solutions aux joueurs. » Ils ont du travail. Car ce zéro pointé dans un match pourtant louable dans l’engagement risque de laisser des regrets aux Agenais. À dire vrai, on avait un peu la sensation qu’ils auraient pu jouer deux heures sans parvenir à marquer. ■