Midi Olympique

FAUX DÉPART

LE LOU A PAYÉ CHER SES RARES ERREURS HIER CONTRE CARDIFF. DANS UNE POULE TRÈS RELEVÉE, IL AURA BIEN DU MAL À SE REMETTRE DE CETTE DÉFAITE À DOMICILE QUI HYPOTHÈQUE SES CHANCES DE QUALIFICAT­ION.

- Par Sébastien FIATTE

Bien sûr mathématiq­uement, tout n’est pas fini. Avec encore cinq matchs à jouer, il reste encore un paquet de points à prendre et il est encore possible de se refaire la cerise. Mais peu y croyaient dans les rangs lyonnais hier après-midi, après la victoire galloise sur la pelouse de Gerland. Dans la poule de la mort, ce revers contre Cardiff, l’adversaire supposé le plus accessible pour le Lou, a tout d’un boulet accroché au pied qui va ralentir la marche en avant lyonnaise, jusqu’à une éliminatio­n l’hiver prochain qui semble inéluctabl­e. « On sort de la compétitio­n tout juste après y être entré, tranchait le troisième ligne et capitaine lyonnais, Julien Puricelli. Sans aller jusqu’à dire qu’on voulait se qualifier, l’ambition était de gagner aujourd’hui pour le premier match du club en Coupe d’Europe. Envisager la moindre chance de qualificat­ion semble compromis. Nous ne partons pas sur les meilleures bases. Il y a un peu de déception. »

Et peu de regrets au bout du compte. Comme demandé par Pierre Mignoni, les joueurs lyonnais ont croqué sans retenue dans le match avec une entame de match parfaite, sans jouer petit bras par la suite. Comme un symbole, la petite histoire du Lou retiendra que le premier ballon joué par le club en Coupe d’Europe aura été capté par le deuxième ligne internatio­nal, Félix Lambey, pour une transmissi­on immédiate au centre, Thibaut Regard, deux joueurs formés au club. Comme prévu, la marche a été haute, trop haute au final. Le Lou n’a pas démérité mais il a payé cash ses moindres erreurs. « Notre première mi-temps est propre mais nous donnons deux cadeaux et nous encaissons deux essais à zéro passe ou presque, regrettait Pierre Mignoni. Nous apprenons mais c’est très frustrant. Cardiff ne s’est pas montré cent fois meilleur que nous ! Les joueurs sont très déçus. Nous voulions marquer le coup historique­ment. Nous avions les moyens de gagner. »

UNE CONQUÊTE PROPRE

La conquête fut propre, avec aucun ballon perdu en mêlée et en touche et quelques ballons chipés à l’adversaire, et la défense, notamment cette séquence sur la ligne au coeur de la première mi-temps, fut parfois admirable et l’engagement des joueurs a été irréprocha­ble. Mais les affronteme­nts européens ne souffrent aucun relâchemen­t, aucune erreur ou approximat­ion. Le Lou a été bon, mais il n’a pas été parfait, ni même excellent, perdant la bataille fondamenta­le dans les rucks (lire ci-contre). Et il a été pris de vitesse trop souvent.

Maintenant, il y a une compétitio­n à ne pas galvauder. Et un niveau d’adversité à respecter. Hausser son niveau de jeu en Europe, même sans grand espoir de succès, pourra toujours servir dans la compétitio­n domestique. « C’est important pour l’équipe de se remobilise­r vite avant d’aller affronter les Saracens, rappelait Jean-Marc Doussain, qui se projetait déjà sur le prochain match. On ne va pas dire qu’on va aller là-bas pour gagner. Mais il faudra être prêt pour se frotter à ce qui se fait de mieux en Europe. » « Nous savons que nous sommes là pour apprendre et c’est ce que nous allons continuer de faire », embrayait son entraîneur Pierre Mignoni.

Et puis qui sait ? Après avoir payé cher cette première taxe d’apprentiss­age, le Lou, libéré de toute pression, ne voudra pas perdre son mordant et pourrait en embêter plus d’un encore…

 ??  ?? Patrick Sobela, pris dans la tenaille galloise sous les yeux de Félix Lambey, et les Lyonnais ne sont parvenus à remporter leur premier match dans la « grande » Coupe d’Europe. Photo Icon Sport
Patrick Sobela, pris dans la tenaille galloise sous les yeux de Félix Lambey, et les Lyonnais ne sont parvenus à remporter leur premier match dans la « grande » Coupe d’Europe. Photo Icon Sport

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