Midi Olympique

UNE ESTOCADE AU SIFFLET !

UN ESSAI DE PÉNALITÉ FINAL A OFFERT LA VICTOIRE AUX FRANCILIEN­S, PARFOIS MALMENÉS, MAIS FINALEMENT SEREINS SUR LEURS POINTS FORTS. IL FALLAIT JUSTE ÊTRE PATIENT ?

- L’ouvreur Finn Russell a pesé sur la rencontre mettant son vis-à-vis Angus O’Brien en difficulté durant la première mi-temps. Par Jérôme PRÉVÔT, envoyé spécial jerome.prevot@midi-olympique.fr

Une chose est sûre, M. Carley ne s’est pas dégonflé. À la 77e minute, il n’a pas tremblé au moment d’accorder un essai de pénalité aux Parisiens dont le maul après touche progressai­t comme une légion romaine en tortue. Non seulement, l’arbitre fila entre les poteaux bras levé, mais il infligea un carton jaune à Gareth Davies. Et malgré les huées du public, il rajouta deux minutes plus tard une ultime pénalité contre les Scarlets en possession du ballon (mais Finn Russell la manqua). Voilà dans quelles circonstan­ces, le Racing a arraché cette courte victoire à l’extérieur, idéale pour lancer une saison européenne. « On a tout donné sur cette dernière pénaltouch­e. On était clairement préparés à marquer comme ça. Il ne restait pas beaucoup de temps et c’est quand même notre point fort… » analysait Wenceslas Lauret, heureux d’avoir « mis au fond » cette ultime munition. Son club a gagné cliniqueme­nt, sans faire de fioritures même si, à la réflexion, l’essai de Chouzenoux fut lumineux (lire ci-contre).

MERCI AUX SAUTEURS

Mine de rien, il fallait le faire sous la pluie de Llanelli. Car M. Carley, avant d’accorder quatre pénalités contre zéro aux Racingmen dans les dernières minutes, avait été assez prodigue vis-à-vis des locaux. Sept pénalités en faveur des Scarlets à la pause contre seulement deux pour les Francilien­s en première période avec quelques mêlées sanctionné­es un peu à la louche. « C’est normal, pour un match à l’extérieur et qui plus est pour le premier de la phase de poule » diagnostiq­uait Laurent Travers, qui connaît son rugby par coeur. Il savait aussi qu’il aurait des moments difficiles face à ces Gallois de l’Ouest, dont l’esprit offensif est souvent proportion­nel à la tristesse de leur cité. Les Scarlets ont fait ce qu’on attendait d’eux via leurs trois-quarts très incisifs et leur demi de mêlée Gareth Davies, plein de culot (voir son essai sur exploit personnel).

Mais Laurent Travers et Laurent Labit avaient bien analysé les détails de l’arsenal adverse : « Nous savions qu’ils marquaient au moins 50 % de leurs points après touche… » Alors, les entraîneur­s du Racing ont fait ce qu’il fallait pour contrer l’alignement gallois pourtant alimenté par les lancers de Ken Owens, douze ans de service, 57 capes pour le pays de Galles et deux pour les Lions. Mais malgré toute son expérience, le talonneur capitaine a dû en rabattre. Il a peut-être revécu en soupirant ses trois minutes noires de la fin de la première période. Les Racingmen ont forgé ce succès à ce moment-là quand leurs sauteurs subtilisèr­ent trois lancers adverses de suite près de leur en-but, enfin, de moins en moins près. Chaque fois, le pack gallois recula et l’on passa d’une situation très chaude à cinq mètres de leur ligne à des ébats moins excitants sur les quarante mètres. « Cette série de trois ballons piqués a été déterminan­te, c’est sûr. En plus, sur nos touches, nous avons été performant­s ainsi que sur les ballons portés qui ont suivi. Nous nous étions préparés pour ça. »

HALFPENNY LEUR A DONNÉ LEUR CHANCE

Certains ont évoqué un hold-up, nous n’irons pas jusque-là même si les Racingmen auraient pu perdre le fil de ce match. Il s’en fallut de peu après le deuxième essai signé McNicholl. Mais à la surprise générale, Leigh Halfpenny manqua la transforma­tion. Ce fut là le coup de pouce du destin de la soirée. Le Racing resta en position de saisir la chance qui s’offrit à elle : « Je crois que nous avons aussi montré du mental, nous avons fait le dos rond durant notre moment de flottement en deuxième mi-temps » poursuivai­t Travers. Il était conscient que son équipe a souffert sur les largeurs quand les Gallois ont fait circuler le ballon en cherchant les intervalle­s. En plus, le demi d’ouverture Angus O’Brien était sorti, visiblemen­t touché à un genou, mauvaise nouvelle car ce joueur méconnu avait loupé son début de rencontre. Quelle série de bourdes ! Son remplaçant Dan Jones fut beaucoup plus juste dans ses interventi­ons, ça aurait pu mal tourner pour les visiteurs, le public gallois se mit à y croire pour de bon. « Mais nous avons montré cette saison que nous avions du caractère, c’est quand même notre troisième victoire à l’extérieur. » conclut Laurent Travers.

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