UNE COUPE DE CHAMPIONS
ENGAGÉ EN « PETITE COUPE D’EUROPE », L’ASM A LIVRÉ UNE PRESTATION DANS LES STANDARDS DE LA GRANDE. ET SE POSITIONNE, FORCÉMENT, EN GRANDISSIME FAVORI DU CHALLENGE.
Subtilement, le président Éric de Cromières avait distillé cette idée, dans la semaine : si Clermont n’a aucune volonté de lâcher la scène européenne au prétexte que le Challenge n’a pas le sel que la Champions Cup, la perspective d’un quart de finale à domicile serait mieux qu’une consolation. Ce serait une compensation financière pas anodine, après la saison dernière copieusement plantée. En faisant exploser sur ses terres l’autre prétendant de la poule à la qualification, les Saints de Northampton sur le score de 41-20, bonus offensif à la clé, les Auvergnats ont effectué une bonne partie du travail.Vont suivre deux confrontations contre les Roumains de Timosoara, dont il est difficile d’imaginer qu’elle ne débouche pas sur 10 points au classement pour l’ASMCA. Et Clermont, déjà, sera sur les rails d’un quart de finale à Marcel-Michelin. Dans les Midlands, face à une équipe elle aussi habituée au Champions Cup, les Auvergnats ont aussi confirmé quelques bonnes dispositions du début de saison. La mêlée, pour commencer, qui a encore une fois pris le dessus sur sa vis-à-vis. « Quand on joue derriere une mêlée comme la nôtre, ça rend mon boulot plus facile » appréciait Greig Laidlaw après la rencontre, par ailleurs auteur de onze points au pied (cinq sur sept). Replacé une nouvelle fois en troisième ligne, Arthur Iturria était aux premières loges pour apprécier « le très gros boulot du cinq de devant qui nous permet d’avoir de bons ballons et de produire le jeu que nous aimons. Il y a eu beaucoup de plaisir sur un match comme celui-là. »
BETHAM, DISCRET MAIS PRÉCIEUX
Ce constat est similaire à ce qui avait déjà été produit sur la pelouse du Racing 92, début septembre pour ce qui restait jusqu’ici leur prestation de référence : quand Clermont prend le dessus dans le cinq de devant et qu’il peut trouver de la vitesse dans son jeu de ligne, il devient vite injouable.
Parmi les satisfactions individuelles, on gardera à l’esprit celle de Peter Betham. L’Australien pouvait bien avoir porté à deux reprises le maillot des Wallabies et sortir de deux belles saisons chez les Tigres de Leicester, l’annonce de son arrivée en Auvergne n’avait pas soulevé les foules. Sans bruit, sans exploit retentissant, il comptait pourtant parmi les (rares) satisfactions de la saison dernière. À l’aile ou au centre, Betham joue toujours juste, fait le bon choix et souvent le bon geste, pour placer ses coéquipiers dans des conditions optimales. Également précis défensivement, il a toute la confiance de Franck Azéma. « Faire jouer Peter est réconfortant. Il est très régulier. On sait qu’on peut toujours compter sur lui », dit de lui le technicien clermontois. Le genre de joueur discret et précieux.